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Pourquoi j’ai décidé de rentrer en Europe

En août 1997, le 31 précisément, Lady Di nous quitte. Le même jour, j’emménage à New York, des rêves de liberté plein la tête, Manhattan à…

En août 1997, le 31 précisément, Lady Di nous quitte. Le même jour, j’emménage à New York, des rêves de liberté plein la tête, Manhattan à perte de vue et, au fond de moi, un secret espoir : être au c?”ur d’une révolution internet qui s’annonce grandiose. Souvenez-vous de 1997, une époque pas si lointaine. Un an plus tôt, IBM inventait le terme “e-business”. Il est vrai qu’à cette époque internet n’était rien d’autre qu’une fabuleuse mine d’informations à consulter. Tout de suite après l’e-mail est arrivée la deuxième “killer application” : le commerce électronique. Ce fut le signal de départ d’une nouvelle course. C’était à qui ouvrirait la première librairie en ligne, la première billetterie aérienne… Et très vite vinrent la seconde librairie, le troisième revendeur de voitures d’occasion, le cinquième négociant en vin.

Formidable engouement

Trois ans plus tard, en 2000, de retour en Europe, j’ai pu vivre ?” comme une rediffusion, avec quelques mois de décalage ?” le formidable engouement des jeunes pousses françaises pour internet. Retour vers le futur. Le passage à l’an 2000 a marqué la fin du dernier grand tapage du XXe siècle : celui de la soit disant “nouvelle économie”. Maintenant que cette agitation est retombée, nous voyons encore mieux où nous allons : nous entrons dans le “chapitre 2 de l’e-business”, selon l’expression de Lou Gerstner [PDG d’IBM, ndlr]. Une des questions à se poser est la suivante : dans la course vers l’e-business, sommes-nous, en Europe, mieux préparés à aborder cette deuxième étape ?Ces derniers mois, j’ai tenté d’apporter des éléments de réponse, et je suis très optimiste quant à la capacité des Européens à jouer un rôle de tout premier plan dans la bataille économique qui se joue autour de l’e-business. Il existe, certes, des différences entre nos deux continents. Mais les plus importantes ne sont pas là où l’on pourrait le croire.Le plus surprenant en vivant aux États-Unis est de constater tous les jours à quel point l’esprit d’entreprise est développé. Cela s’explique, en partie, par le fait que l’échec y est vécu en permanence, et dès le plus jeune âge, comme un apprentissage positif des erreurs à ne plus commettre. L’image que j’avais gardée de la France était celle d’une société grégaire où l’esprit d’entreprise n’était pas vraiment encouragé. Les temps ont bien changé. Après la déferlante internet, s’il est un espace que cette période euphorique a modifié, c’est bien celui de la création d’entreprise. Avec passion, de nouveaux entrepreneurs ont fait le choix de tenter l’aventure des start-up plutôt que s’installer dans le confort douillet d’entreprises conventionnelles… De Lisbonne à Opio, de Londres à Pontault-Combault, la même passion.Les dix prochaines années apporteront une idée bien plus nette de l’impact de l’e-business. Cela vaut autant pour les secteurs verticaux ?” où l’intégration et l’infrastructure seront les thèmes dominants ?” que pour l’industrie informatique tout entière, où l’innovation sera le moteur de toutes les composantes de l’e-business.

Tous ensemble

Les éléments sont maintenant réunis pour que l’Europe ait une chance de jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale. Au 1er janvier, la combinaison d’une monnaie unique, comparable au dollar, d’une taille critique équivalente à celle du continent nord-américain, d’une richesse technologique et culturelle sans équivalent, devrait nous permettre de jouer un tout premier rôle dans l’économie mondiale. C’est pour cela que je suis rentré en Europe. C’est ici que tout va se jouer. Mais notre réussite passera obligatoirement par une meilleure intégration et une compréhension plus fine des peuples, des cultures. C’est à ce prix que nous réussirons, tous ensemble.Tiens, j’ai encore oublié d’acheter du ketchup.* Directeur du Marketing IBM Europe de lOuest

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Joël Rubino*