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Pourquoi France Télécom a affolé la Bourse

L’opérateur pourrait mettre en Bourse tout ou partie de ses activités Internet. Du coup, le cours de l’opérateur historique s’est envolé de 25 % en une seule journée.

A la Bourse, France Télécom passe rarement inaperçu. En 1997, lors de la mise sur le marché de la première tranche de 20 % de son capital, l’opérateur a déjà battu des records. Depuis, le cours a été multiplié par six. Début mars, le titre s’envolait à 219 euros (+ 25,5 %), tirant l’indice du CAC 40 à la hausse (+ 3,54 %). Une flambée déclenchée par la seule rumeur que France Télécom pourrait introduire en Bourse tout ou partie de ses activités Internet.
C’est lors de la présentation des résultats annuels de l’opérateur, que Michel Bon, son président, a mis le feu aux poudres en émettant l’hypothèse d’une mise sur le marché de Wanadoo et de portails.
Une initiative des plus intéressantes, puisque les activités Internet de France Télécom ont généré un chiffre d’affaires de 119 millions d’euros (+ 113 %) et que Wanadoo s’impose comme le premier fournisseur d’accès et de services auprès du grand public. Ses portails généralistes (Voila, Pages Jaunes) ou spécialisés (alapage) se placent aux tout premiers rangs. Evidemment, en Bourse, rien n’est jamais acquis, et la fièvre de début mars est quelque peu retombée : le titre est descendu à 184 euros au début de cette semaine. Ce qui laisse tout de même une marge de progression d’environ 13 %.
Le développement des activités Internet de France Télécom passe par des rachats ou des partenariats. Et c’est là que le bât blesse. Les sociétés Internet (les fameuses . com) atteignent des capitalisations ” ébouriffantes “, selon le mot même de Michel Bon, et il n’est plus possible de les racheter argent comptant. D’où la quasi-nécessité de procéder par échange d’actions et, donc, d’introduire ses fleurons (Wanadoo, Voila, etc. ) en Bourse. L’opérateur ne serait pas le premier à procéder ainsi : Telefonica a créé Terra Networks, dont la valorisation s’est envolée, et Deutsche Telekom s’apprêterait à mettre T-Online sur le marché.
Michel Bon doit toutefois convaincre l’Etat, son actionnaire principal . Des discussions sont en cours. L’issue ne devrait pas faire de doute. Il est loin le temps où l’idée même que France Télécom entre en Bourse soulevait des tollés. Les contraintes du marché l’emportent sur les considérations philosophiques

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Jean-Pierre Soulès