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Pour Sony BMG, la copie privée s’arrête à trois

La maison de disques tente le ‘ controlled and sterile burning ‘. Soit trois copies autorisées d’un CD-audio et pas de copie des copies.

Controlled burning aurait pu être un bon nom de groupe. Trop tard, le terme a été préempté par l’industrie de la musique, aux yeux de laquelle la ‘ gravure contrôlée ‘ tient de
l’application raisonnable du droit à la copie privée. Cette fois, le mode d’emploi a été défini par Sony BMG Music : pas plus de trois copies d’un CD, et interdiction de réaliser des copies de ces mêmes copies.La maison de disques a fait savoir en effet que, depuis mars, dix disques écoulés en tout à un million d’exemplaires étaient dotés de cette technologie de protection. Une mesure plus subtile que les interdictions de copier à partir d’un
ordinateur
prônées par certains labels. Pour arriver à ses fins, Sony BMG s’est appuyé sur une société anglaise du nom de First4Internet.Celle-ci commercialise depuis 2002 une technologie de gestion des copies du nom de XCP. Jusque-là, les maisons de disques s’en servaient pour contrôler la diffusion à un public restreint (par exemple la presse musicale) des exemplaires
de leurs CD avant leur mise sur le marché. Sony BMG est le premier à utiliser XCP à grande échelle et peut donc se permettre de fixer ses propres règles du jeu.

Un dispositif incompatible avec certains baladeurs

‘ La limite de trois copies est configurable à volonté, on pourrait l’abaisser ou l’augmenter sans difficulté, explique Mathew Gilliat-Smith, le PDG de First 4 Internet, mais les maisons
de disques semblent s’orienter effectivement vers une barrière à trois ou quatre copies. ‘
Même chose pour l’impossibilité de réaliser des copies de copies. Le sterile burning, ou gravure stérile, a les
faveurs de l’industrie.Pour être informé de ces limitations, il faudra repérer la mention ‘ limited copies ‘ apposée sur les CD protégés. Et espérer que de nouveaux problèmes de compatibilité n’apparaîtront pas.
La précédente génération de dispositif anticopie était
si radicale, en effet, que la lecture même des CD verrouillés était impossible sur certains appareils audio.Une époque révolue pour le PDG de First 4 Internet : ‘ Nous testons notre technologie depuis 2002, nous nous sommes assurés qu’il n’y aura pas de problème de compatibilité, en respectant les méthodologies de la
RIAA ou celles de Sony et de Philips. ‘
Une incompatibilité est, elle, certaine : celle de transférer les morceaux de musique sur les baladeurs numériques, du moins ceux n’acceptant pas le format Windows Media Audio, de Microsoft. C’est en effet sur la technologie de
gestion des droits numériques (DRM) de ce dernier que compte First 4 Internet.Or, nombre de baladeurs ne la reconnaissent pas, dont le plus vendu d’entre eux, l’iPod. ‘ Apple ne propose pas de licence de sa technologie de DRM Fairplay, du moins pas encore, puisqu’il est en négociation avec
les maisons de disques ‘,
poursuit Mathew Gilliat-Smith. Tant qu’un accord naura pas été trouvé, il sera impossible de transférer sur son iPod les chansons verrouillées par First 4 Internet.

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Ludovic Nachury