Pour ou contre le logiciel libre, les avis restent partagés

” On ne veut pas se fermer la porte du libre “

Henri Pénigot, chef du service informatique d’UEM (Usine d’électricité de Metz) :

La déréglementation de l’électricité nous incite à élaborer une nouvelle gestion de clientèle. Aujourd’hui, nos applications de production, tournant sur les grands systèmes Bull GCOS 7 ?” voués à disparaître ?” ont été conçues pour répondre à une gestion par produits : elles ne fournissent pas une vision transversale de nos clients.

La décision de refondre notre système d’information nous amène à définir une nouvelle architecture technique. Elle fait l’objet d’un chapitre à part entière de notre cahier des charges, pour lequel nous attendions du fournisseur sélectionné ?” en l’occurrence, Owendo ?” qu’il nous présente au moins deux scénarios : l’un fondé entièrement sur des logiciels libres, et l’autre sur des solutions commerciales.

L’open source a le vent en poupe. Nous ne voulons pas nous fermer cette porte. D’autant que ce choix s’inscrit dans une démarche de réduction des coûts informatiques. Par ailleurs, nous sommes satisfaits de notre intranet basé sur PHP et MySQL. Nous avons demandé à Owendo de désigner et d’évaluer l’ensemble des outils qui constitueront demain notre architecture, incluant des outils libres, à même de garantir à la fois un niveau de service de qualité et une pérennité satisfaisante.

Son investigation doit porter sur une série de solutions, allant des portails aux outils d’impression en passant par les bases de données et les serveurs d’applications, ou encore par les outils d’intégration d’applications. Des préconisations qui devront s’accompagner de références nous permettant de recueillir des retours d’expérience.

” Weblogic, seul produit à tenir la charge de notre site “

Un responsable anonyme de l’architecture informatique d’un organisme national :

Notre site est l’un des trois plus importants de France. Aujourd’hui, nous enregistrons jusqu’à quatre mille cinq cents connexions simultanées et environ cinquante millions de hits par semaine.

Le site a d’abord reposé sur le serveur HTTP de Netscape pour ensuite migrer vers Apache. Problème : ce serveur web open source ne tenait pas la charge au-delà de mille utilisateurs connectés simultanément sur une même machine.

Après plusieurs séries de benchmarks internes, il a été décidé de le remplacer par Weblogic, de BEA. C’est le seul produit du marché à encaisser une telle charge sur des grands serveurs Unix multiprocesseurs.

Aujourd’hui, avec la nouvelle architecture à base de frontaux Intel ?” puisque Weblogic ne sait pas tirer totalement parti des architectures multiprocesseurs sur une seule session ?”, nous exécutons une session Weblogic par CPU sur des frontaux Linux Intel biprocesseurs.

Ce système d’exploitation libre a, en effet, été considéré pour des raisons de coût. En termes d’acquisition et de maintenance, un gros serveur Unix coûte de deux à trois fois plus cher que l’équivalent en machines Linux. En parallèle, nous cherchions à définir une architecture pour nos sites internes, dont nous savions qu’ils n’auraient pas à absorber autant de connexions que le site public.

Une solution 100 % libre nous est apparue comme une piste séduisante. Apache, le moteur de Servlets Tomcat et le serveur EJB JBoss ont alors été retenus : les tests de charge effectués n’ont pas été concluants. En effet, la plate-forme s’écroulait au-delà de cent utilisateurs concurrents. Weblogic Express ?” dont le prix de licence est beaucoup plus doux que celui de la version complète de Weblogic ?” lui a finalement succédé. Finalement, de tous les logiciels libres, seul Linux a été conservé.

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Stéphane Parpinelli