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Pour espionner les USA, la Russie aurait fait appel à un cybercriminel

Le hacker le plus recherché au monde aurait aidé les services secrets russes à espionner des centaines de milliers d’ordinateurs à travers les Etats-Unis.

En juin 2014, le FBI démantelait un réseau cybercriminel utilisant le virus Gameover Zeus. Grâce à ce malware, Evgeniy Mikhailovich Bogachev et son équipe avaient accumulé plus de 100 millions de dollars en dérobant les informations bancaires des machines infectées. Le hacker russe est également accusé d’avoir mis en place un réseau de ransomwares, forçant des dizaines de milliers de victimes à lui verser environ 30 millions de dollars. Le New York Times révèle que la Russie s’est appuyée sur ses compétences pour espionner les Etats-Unis.

Le sale boulot était déjà fait

Selon le quotidien américain qui cite des sources officielles, les autorités russes se sont servies du travail de Bogachev pour s’épargner la difficile tâche du piratage à très grande échelle. Plus précisément, elles se seraient intéressées aux informations concernant les combats en Ukraine et en Syrie.

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D’après des analystes de l’entreprise Fox-IT, des ordinateurs infectés en Turquie ont été analysées pour trouver des informations à propos de livraisons d’armes américaines aux rebelles syriens. D’autres requêtes plus générales comme les termes «top secret» ou «Département de la Défense» ont également été retracées. Des thèmes a priori plus susceptibles d’intéresser l’intelligence russe qu’un hacker en quête de millions de dollars. Si Bogachev a déjà été pointé du doigt par l’administration Obama dans l’affaire du piratage du parti démocrate, ses exploits n’étaient pas directement associés à ceux des services de renseignement russes.

Sous l’autorité du FSB

Mais une source du New York Times affirme que Bogachev travaille directement sous l’autorité d’une unité spéciale du FSB, le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, qui a succédé au KGB au début des années 90. Les sources du quotidien expliquent également que le FBI peine à trouver le soutien du FSB pour rechercher les cybercriminels. Si les Russes déploient bien des moyens pour les traquer, ils auraient plutôt tendance à leur proposer un job.

Depuis février 2015, les autorités américaines promettent 3 millions de dollars contre toute information permettant de capturer l’homme de 33 ans. Après avoir possédé deux villas en France, Bogachev résiderait désormais à Anapa, une station balnéaire russe située au bord de la mer Noire. L’homme disposerait d’une large collection de voitures de luxe et d’un bateau. Pour sa tranquillité, il pourrait compter sur trois passeports russes, avec trois identités différentes. Visiblement, il est également amateur de petits chats.

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Raphaël GRABLY