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Pour améliorer le trafic, la signalisation évolue

Avec le MPLS, les paquets de données arrivent sur le net avec une étiquette qui définit leur statut : prioritaire, transfert sécurisé, qualité vidéo… Les opérateurs ont déjà adapté leurs réseaux et leurs services.

L’explosion du trafic IP a clairement révélé les lacunes des technologies de transports de données. Très utilisés par les opérateurs, ATM et Frame Relay n’ont pas été pensés pour les besoins du monde IP. Ces technologies ne se prêtent pas au transport de la voix et de la vidéo sur des réseaux de données, et ne garantissent pas une qualité de service. L’utilisation d’applications critiques pour l’entreprise ?” finances, gestion de stocks, clientèle, fournisseurs ?” sur le réseau internet nécessite de différencier les paquets de données. “Si toutes les applications sont sur IP, elles ne peuvent pas toutes être logées à la même enseigne”, affirme Pascal Rosselli de la direction marketing de France Telecom Transpac.La technologie de commutation MPLS (Multi Protocol Label Switching) répond à un objectif de gestion intelligente du trafic. Standardisé à l’IETF (Internet Engineering Task Force, groupe de normalisation du protocole internet), le MPLS permet de différencier les flux d’information en étiquetant chaque paquet d’un label. Cette “étiquette” porte des informations sur la nature du contenu et l’importance du paquet. Charge ensuite aux éléments du réseau ?” routeurs, commutateurs, switch ?” compatibles MPLS d’identifier ces labels, et ainsi d’isoler, sur un réseau, le flux d’un client des autres flux.

Réseaux privés sur mesure

Cette caractéristique intéresse tous les opérateurs. Elle leur offre l’occasion d’enrichir les services proposés à l’entreprise. Au premier rang d’entre eux, la sécurité. France Telecom a commencé à basculer ses 130 réseaux hétérogènes sur un seul réseau, dit “sans couture”, équipé de routeurs Cisco MPLS. “L’objectif est d’émuler sur une infrastructure publique des réseaux privés virtuels”, explique Pascal Rosselli. L’installation de ce réseau permet à France Telecom de proposer à ses clients des réseaux privés virtuels (VPN, Virtual Private Network) sur mesure. Jusqu’à présent, pour déployer un réseau privé virtuel ?” et ainsi sécuriser ses communications sur internet ?”, une entreprise ne faisait pas nécessairement appel à un opérateur. Elle pouvait agir elle-même en s’équipant de solutions ad hoc. Installées sur chaque site du réseau, ces solutions créent, sur le réseau internet, des tunnels virtuels qui apportent une garantie de sécurité en chiffrant les données. Mais ces déploiements impliquent une expertise en sécurité que ne détiennent pas forcément les sociétés.“L’externalisation du service de sécurité est une demande des entreprises, désireuses d’une part de réduire leurs coûts et d’autre part de se concentrer sur leur métier”, affirme Jean-Noël Moneton, vice-président d’Infonet, société de services de communication et l’un des précurseurs mondiaux de l’utilisation du MPLS. Le bénéfice pour l’entreprise se mesure en terme de gain de temps. Le VPN est créé très rapidement et adapté aux besoins de la firme. Sur un réseau MPLS, un opérateur pourra déployer à la demande d’une société, en quelques heures, un VPN entre trois ou quatre sites distants et, au sein de ce VPN, créer des sous-ensembles à destination par exemple de clients ou de fournisseurs. L’opérateur diminue ses coûts par l’usage d’un réseau qui lui permet d’offrir des prestations de sécurité ou de qualité de service à la carte. “MPLS confère une grande flexibilité aux opérateurs qui peuvent ajouter très facilement un site à un VPN existant”, note Philippe Salmon, responsable du projet France Telecom chez Cisco. En outre, un seul réseau MPLS peut accepter une multitude de réseaux privés virtuels en garantissant leur étanchéité réciproque. L’administration de chacun de ces VPN est facilitée par les fonctions de routage et de commutation MPLS propres aux routeurs.

Service garanti

La garantie de qualité de service est le deuxième apport principal de la technologie MPLS. Marquer le trafic avec des priorités différentes selon les flux autorise les opérateurs à proposer des SLA (Service Level Agreement), des niveaux de service garanti. “Nous pouvons assurer aux entreprises des priorités de temps de réponse et de disponibilité d’applications”, affirme Luc Menès, consultant senior chez Infonet. Au premier niveau, le label apposé sur les paquets de données permet aux routeurs d’identifier et d’acheminer les flux selon leur importance et leur destination.Dans un second temps, des solutions de QoS (Quality of Service) assurent la surveillance de l’acheminement des paquets, fournissant les rapports nécessaires aux contrats de SLA. Concord, pionnier du marché de la gestion des niveaux de service, n’a pas manqué de saisir cette opportunité. Cet éditeur a annoncé, mi-mars, la compatibilité de sa suite Ehealth avec les équipements MPLS de Cisco.

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Christophe Dupont