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Porté par le succès de Java, Borland a su résister à la tempête

Retour sur une stratégie qui repose sur la réorganisation des lignes de produits. Elle fait de l’éditeur le leader des outils de développement Java et Linux.

Borland va pouvoir préparer sereinement son vingtième anniversaire en 2003. L’éditeur, spécialisé dans les solutions de développement d’applications et les middlewares, renoue avec la croissance alors même que le marché du développement peine face à la crise. Pourtant, pour le Suisse de l’informatique, comme ses dirigeants aiment à le rappeler ?” par analogie avec sa neutralité technologique ?”, les principaux signaux économiques et financiers virèrent au rouge à la fin des années quatre-vingt-dix. Valorisé à 90 dollars au début de cette décennie, le cours de l’action de Borland descend à 4 dollars en 1999. De 1994 à cette année “noire“, cinq CEO perdirent leur fauteuil.

Une stratégie multi-plates-formes et multilangages

En 1999, l’actuel patron reprend les rênes. Et remet de l’ordre. Il réorganise ses divisions produits stratégiques en quatre entités. Parmi elles, c’est surtout la division Java qui tire la croissance : Jbuilder, l’outil de développement Java, impose rapidement son leadership. D’après les analystes, il pèserait environ 40 % sur son marché, alors que le langage de Sun gagne en popularité. Ainsi, représente-t-il, en 2001, environ 40 % du chiffre d’affaire de Borland.La division Rapid Application Development (RAD), quant à elle, subit une cure de rajeunissement. Une opération réussie, comme le montre la transformation de Delphi qui, en 1999, ajoute au mode client-serveur une version en mode web. Borland choisit d’en commercialiser un clone, Kylix, pour la plate-forme Linux. Là encore, l’éditeur s’est vite imposé, comme le montre une étude récente du cabinet d’analystes Evans Data qui place Kylix leader des outils de développement rapide Linux. L’éditeur vient, par ailleurs, d’étendre le support de Kylix au langage C++. Mais Borland doit désormais relever un nouveau défi : le retour des ateliers de génie logiciel (AGL) dont certains sont multilangages. Ce phénomène a été initié par Microsoft avec Visual Studio.Net, un AGL capable de prendre en charge une vingtaine de langages. IBM a rapidement apporté sa réponse : outre l’arrivée de Websphere Studio Application Developer, le nouvel AGL pour Java, il a initié la création d’Eclipse, une structure d’accueil Open Source. Eclipse est d’ores et déjà capable de prendre en charge les langages C, C++, Java et C#.Comment Borland va-t-il relever ce défi ? “En apportant notre réponse à.Net “, nous confie Bruno de Combiens, chef de produits Borland France. Il précise qu’ “elle sera mise en ?”uvre dans un studio de développement, dont le nom de code est Galileo. Disponible au 1er semestre 2003, elle devrait prendre en charge, dans un premier temps, les langages Delphi, C++ et C# “. Reste la délicate question d’un véritable outil de développement Java pour.Net sur laquelle Borland est très bien placé techniquement. Mais aussi très exposé aux pressions de la communauté Java dont il ne peut se passer.

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Ludovic Arbelet