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Plusieurs environnements système sur une même machine

Le laboratoire a fait passer quatre tests aux outils de VMware et de Microsoft. Verdict.

1. Service de fichiers

Notre laboratoire a généré ici une charge de type CIFS en lecture puis en écriture à partir de 80 clients. Ces tests ont été menés à la fois en monotâche puis à pleine charge, avec tous les profils de charge actifs
simultanément. Particulièrement stressant au niveau des entrées/sorties, ce test de service de fichiers met en évidence l’impact de la virtualisation sur ces dernières. Dans le meilleur des cas (en monotâche), le nombre de transactions subit une
chute de l’ordre de 40 % sur les deux solutions. Ce test permet aussi de mettre en évidence l’apport de la technologie de virtualisation en multitâche à forte charge.


Alors que le serveur monolithique subit une chute de 87 % de sa performance CIFS par rapport au mode monotâche, l’efficacité des environnements virtualisés est nettement moins affectée. La gestion par ESX de ports Gigabit au
niveau de chaque VM et son émulation du pilote LSI Ultra 320 SCSI lui permettent d’exécuter près du double des transactions de son rival VS 2005, limité à des ports réseaux émulés FastEthernet et à un pilote SCSI générique.

2. Calcul intensif

Le serveur subit ici une charge de type SSL à l’initiative de 80 utilisateurs. Le test visait à l’ouverture de sessions SSL 3.0 (phase de handshake) avec une clé de 1024 bits. L’épreuve, cette
fois particulièrement lourde en termes de charge processeur, illustre le fort impact de la couche de virtualisation sur la puissance de calcul disponible. Même en monotâche, le serveur monolithique voit logiquement ses performances divisées par
quatre par le passage au virtuel. Cette baisse d’efficacité, linéaire, est liée au fait que chaque environnement virtuel ne dispose plus alors que d’un CPU disponible.


Aussi étonnant que cela puisse paraître, il s’agit à l’arrivée d’un constat réellement encourageant. D’autant plus que l’activation chez VMware de l’option SMP biprocesseur (indisponible chez Microsoft) est de nature à doubler
directement le niveau de performance SSL relevé. Mieux encore, le passage en multitâche, alors qu’il fait chuter de près de 10 % la performance SSL du serveur seul, ne réduit que de 5 % celles des environnements virtualisés. Les solutions
de virtualisation se tiennent ici dans un mouchoir de poche, de l’ordre de plus ou moins 5 %.

3. Performance messagerie Exchange

Même si l’opération est déconseillée par Microsoft, nous avons mis en place sur un serveur Exchange 2003 SP1 virtualisé une charge SMTP et POP3 avec des messages de 500 Ko envoyés puis immédiatement récupérés par un nombre
de clients qui croît de 23 toutes les 15 secondes jusqu’à 400 clients simultanés. Cette épreuve, qui ne représente pas directement un profil d’utilisation normal du serveur de messagerie, fait passer la base de streaming
d’Exchange 2003 de 4 096 Ko à 3,5 Go en l’espace de 5 minutes.


Premier constat : que le serveur soit virtualisé avec un seul CPU ou non, il offre à peu près le même niveau de performance en nombre de transactions maximal. Est-ce à dire qu’Exchange 2003 ne tire pas parti du mode SMP ?
C’est plutôt son composant Inetinfo qui semble poser problème en SMP avec notre profil de test spécifique. On peut dès lors envisager raisonnablement la mise en place d’une instance Exchange par VM en présence d’un trafic moyen. D’une manière
générale, il reste déconseillé de virtualiser les environnements applicatifs construits autour d’une base de donnée importante.

4. Temps de réponse messagerie Exchange

Fort du constat effectué avec une charge SMTP et POP3 (épreuve 3), il nous a paru censé de mesurer l’impact de la virtualisation, cette fois en termes de temps de réponse moyen aux requêtes selon le niveau de charge. Dans le
cadre d’un profil de charge multiapplication, force est de constater que l’impact de la couche de virtualisation est négligeable, voire positif à moyenne charge ! En effet, à 69 clients, Exchange avec ESX affiche un temps de réponse
12 % inférieur à celui d’Exchange en natif.


L’impact de la virtualisation se fait nettement plus sentir dès 345 clients simultanés, l’écart avec le serveur monolithique atteint 20 % chez ESX. Étonnamment, VS 2005, qui s’appuie sur la gestion des ressources de
Windows 2003, tire à 23 clients son épingle du jeu avec un temps de réponse moyen 8 % inférieur à celui du serveur seul.

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Stéphane Reynaud