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Playboy peut-il sauver l’UMTS ?

Ou comment les opérateurs télécoms misent sur les contenus érotiques pour habituer leurs clients à utiliser les services de téléphonie de troisième génération.

C’est le cabinet d’études Strategy Analytics qui le dit. En 2006, le ‘ wireless porn ‘ (les services éroto-pornographiques sur téléphone mobile) représenteront un chiffre
d’affaires de 4 milliards d’euros.Encore du porno, seriez-vous tentés de dire ? Eh oui, car, en temps de crise, on s’accroche aux vraies valeurs, les valeurs fondamentales qui structurent l’espèce humaine. Donc le sexe, l’argent et la drogue.Et vu l’état de ‘ catastrophe industrielle ‘ de l’UMTS, la téléphonie mobile de troisième génération, les opérateurs télécoms commencent à s’intéresser au porno eux aussi. Car les filles de
Playboy pourraient constituer un bon moyen de justifier l’utilisation de terminaux capables de télécharger photos et vidéo à 384 kbit/s.L’exemple vient du Japon, où les services coquins ont été lancés quasiment en même temps que l’iMode. Plus des trois quarts des abonnés de NTT DoCoMo ont, un jour, accédé aux services de playmates étalées sur des
‘ timbres-postes ‘ de 3 centimètres sur 2. A 1 euro environ l’abonnement mensuel, ça peut rapporter gros.De plus, l’invasion du porno sur nos téléphones est ?” de toute façon ?” inéluctable. Le phénomène est mécanique : chaque nouveau média adapté à la diffusion d’images cochonnes est presque
immédiatement capté par les pornocrates.Des exemples ? L’imprimerie (les premiers imprimés non censurés étaient en partie des ‘ histoires de jeunes filles ‘), la télévision, le cinéma, la cassette VHS, Internet, etc. Si l’on ne peut que
se réjouir que les opérateurs télécoms gagnent leur vie, d’une manière ou d’une autre, les modalités de l’arrivée des éditeurs porno sur nos téléphones mériteraient en revanche que l’on y réfléchisse à deux fois.Ainsi, sur son portail Vodafone Live, SFR propose une rubrique ‘ Love & Sexy ‘ donnant accès aux services de Playboy, Clara Morgane, Latina Strip et quelques autres. Pourtant, l’opérateur est
incapable de connaître le profil de l’utilisateur du mobile, notamment son âge.Il serait donc peut-être sage de ne pas inclure cette option dans les abonnements de Monsieur Tout-le-monde et de ne l’activer qu’à la demande, non ?Prochaine chronique jeudi 20 novembre

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Alain Steinmann