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Pixmania et le bug du coffret Star Wars à 10 euros

Pixmania a proposé pendant quelques heures un coffret Blu-ray de Star Wars à 10 euros au lieu de 100 euros. Les internautes qui l’ont commandé peuvent-ils réclamer le coffret malgré tout ?

Un coffret Star Wars à 10 euros sur Pixmania, l’offre était trop belle pour être vraie. Et de fait, il s’agissait bien d’un bug. De nombreux internautes croyant qu’il s’agissait d’une vraie promotion, se sont pourtant rués sur l’offre et ont commandé le coffret, comme le révèle Europe1.fr.

Les community manager de Pixmania se sont donc fendus d’un mot d’excuse sur Facebook, expliquant « malheureusement, nous ne pouvons pas honorer toutes les commandes, cette référence n’étant plus en stock. Comme nous l’avons communiqué hier sur notre compte Twitter, un bug informatique nous a empêché de retirer le coffret du site, alors qu’il n’était plus en stock. » Pixmania assure que les clients seront remboursés.

Un geste commercial de 10 euros

Pixmania promet aussi un « geste commercial » aux internautes victimes de la fausse promotion, un bon de réduction de 10 euros, à partir de 100 euros d’achat.

Autant dire que cela ne satisfait pas tellement les internautes. Ils ne sont pas tendres à l’égard du site de vente en ligne, « Arrêtez de vous foutre de la gueule des clients », proteste l’un d’eux sur Facebook. « J’espère que vous allez me rembourser rapidement les coffrets et aussi les frais de port », réclame un autre.

Pixmania aurait-il dû honorer les commandes ? Le commerçant est tenu de vendre le produit au prix indiqué, même s’il s’agit d’une erreur. Mais si le prix est dérisoire – lorsqu’il manque un zéro ou lorsqu’une virgule est mal placée, comme c’est le cas pour le coffret Star Wars – le contrat peut être considéré comme nul. Si on ne peut obliger le consommateur à acheter le produit à son prix réel, le vendeur peut, lui, refuser de le céder au prix affiché.

Un bras de fer peut s’engager

Sauf que, comme l’explique Eric Barbry, avocat spécialiste en droit des nouvelles technologies, sur Internet « la situation n’est pas stable ». Si Pixmania peut en effet plaider la bonne foi et l’erreur, ce n’est pas si simple. D’une part, selon l’article 1369-4 du Code civil, le cybermarchand est engagé par les termes de son offre tant qu’elle demeure accessible par voie électronique de son fait.

D’autre part, le marchand en ligne peut être accusé d’avoir voulu faire du buzz avec une opération marketing. Pour Eric Barbry, les consommateurs peuvent engager un bras de fer et saisir le juge de proximité, cela ne leur coûtera qu’une lettre.

Ceci dit, la jurisprudence ne plaide pas en leur faveur. Comme l’attestent les précédents de La Redoute et des 3 Suisses. La Redoute avait en effet connu les mêmes déboires, en mai dernier. Le site avait affiché un ordinateur à un prix cinq fois inférieur à son prix réel. Tout comme Pixmania, La Redoute avait alors avancé la rupture de stock, pour annuler les commandes des internautes. En 2009, c’est une bourde des 3 Suisses qui avait mis les internautes en colère. Le site de vente par correspondance avait affiché un téléviseur avec une remise de 90 %. Les 400 clients qui avaient porté plainte ont finalement été déboutés.

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Magali Rangin (BFMTV.com)