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Pirater un jeu vidéo n’est plus qu’une affaire de quelques heures

Les derniers titres sortis sur le marché ont été piratés en moins de 24 heures, alors qu’ils étaient protégés par Denuvo, un éditeur réputé pour ses verrous numériques.

Dans le domaine des jeux vidéo, les pirates semblent avoir clairement pris l’avantage. Comme le révèle le site Dark Side Of Gaming, le dernier titre d’Ubisoft – South Park L’Annale du Destin – a été craqué en moins de 24 heures après sa sortie le 17 octobre. Le jeu est depuis référencé sur au moins deux sites warez de téléchargement. Mais ce jeu n’est pas le seul à être tombé aussi rapidement. Récemment, trois autres jeux ont été cassés en moins d’un jour, à savoir Middle-Earth : Shadow of War, Total War : Warhammer 2 et Fifa18.   

C’est d’autant plus étonnant que la protection était fournie à chaque fois par la société Denuvo, réputée pour la qualité de ses DRM. En 2015 et 2016, elle arrivait encore à protéger les jeux pendant plusieurs mois avant qu’ils ne tombent dans les mains des hackers. Ce qui, dans ce milieu, est plutôt un très bon score. Certains pensaient même que le piratage de jeu allait bientôt être vaincu, comme le soulignait TorrentFreak.

Ubisoft – South Park L’Annale du Destin a été piraté en moins de 24 heures

Les pirates ont mis la gomme

Mais en 2017, Denuvo a visiblement perdu sa bonne étoile. En janvier, Resident Evil 7 : Biohazard a été piraté en cinq jours. En mars, l’éditeur a sorti une nouvelle version ultra-blindée de son DRM (v4), dont les pirates sont venus à bout… en l’espace d’un mois ! Durant l’été, les temps de craquage se sont encore considérablement réduits. Il n’a fallu que quatre à neuf jours pour casser Sonic Mania, Tekken 7 et Prey. Selon Denuvo, ces délais sont encore très acceptables dans la mesure où une grosse partie des ventes se fait les premiers jours. « Notre but est de protéger chaque titre durant cette fenêtre de tir commerciale », a souligné Robert Hernandez, directeur commercial de Denuvo, auprès d’Ars Technica.

Mais la situation commence à devenir critique, car les pirates n’ont désormais plus besoin que de quelques heures pour faire voler en éclat le verrou de Denuvo. Ce qui risque de ne pas être suffisant pour protéger la phase commerciale initiale. Il faudra donc bientôt trouver une solution. Apparemment, Denuvo prépare justement la sortie d’une v5 de son DRM. Bref, c’est l’éternel jeu du chat et de la souris.

Personne ne sait réellement comment fonctionne le verrou de Denuvo. Il y a un an, l’utilisateur Goldcakes sur Reddit expliquait que les binaires protégés par cet éditeur comportait des « parties manquantes ». Celles-ci seraient téléchargées auprès des serveurs de Denuvo, mais seraient spécifiques à l’environnement d’exécution de l’utilisateur. Ce qui explique peut-être pourquoi les pirates ont mis tellement de temps avant de trouver la solution. 

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Gilbert KALLENBORN