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Piratage : la Ligue de football met la pression sur YouTube

La LFP met en demeure la plate-forme de partage de vidéos de cesser la diffusion illicite d’extraits de matchs. Elle la menace de poursuite en justice si elle ne fait pas le ménage avant début mars.

D’un côté le bon élève, de l’autre le vilain petit canard. C’est ainsi que la Ligue de football professionnel (LFP) oppose les sites de partage de vidéos Dailymotion et YouTube. Au premier, elle tresse des lauriers, se félicitant de l’accord passé entre eux pour la diffusion sur une page dédiée d’extraits de matchs de la Coupe de la ligue.

Au second, en revanche, elle attribue le bonnet d’âne, l’accusant de laxisme face au piratage. Car de nombreux abonnés à YouTube mettent en ligne des extraits de rencontres, notamment les buts. Ce qui ne fait plus du tout rire la LFP, qui a adressé une sévère mise en garde à la filiale de Google. Son responsable juridique, Jérôme Perlemuter, explique :

« Début décembre, nous leur avons donné trois mois pour mettre en place un système de contrôle de nos contenus sur leur site. S’ils n’ont rien fait début mars, nous porterons l’affaire devant la justice. »

YouTube accusé de « laisser faire »

Jusqu’ici, YouTube se contentait, comme l’y oblige la loi française, de supprimer toute image illicite signalée par les détenteurs de droits. Il n’est pas rare, chaque lendemain de match, de pouvoir regarder les différents buts, pendant quelques heures, avant que les extraits ne soient remplacés par un message signalant que « suite à une demande des ayants droit, les images ont été retirées du site ».

Aujourd’hui, par exemple, de nombreux comptes YouTube proposent de visionner les buts de la demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations disputée hier par l’Egypte et l’Algérie. Des images qui appartiennent à Orange. Et, s’il semble difficile pour les services de surveillance de la plate-forme de partage de vidéos de traquer tous ces comptes pour supprimer les images, beaucoup seront tout de même éradiquées d’ici ce soir ou la fin du week-end. Mais pas toutes.

En fait, ce que reproche la LFP à YouTube, c’est de « laisser faire » des choses pour lesquelles le site s’est déjà vu menacer de poursuites judiciaires (à l’image de celles engagées par la ligue anglaise de football aux Etats-Unis), tandis que, d’un autre côté, il a conclu de réels partenariats pour des sports comme la formule 1 et les sports olympiques.

Dialogue de sourds

Contacté, YouTube indique :

« Notre système [de protection des contenus, NDLR] fonctionne très bien à condition que les titulaires de droits coopèrent de bonne foi pour les utiliser. »

Et de donner l’exemple du Comité international olympique et de la Formula 1 Management (FOM), qui, dans le cadre du partenariat SportAccord, « utilisent Content ID, la solution de filtrage et de protection des contenus développés par YouTube ». A la LFP, où on ne veut pas faire plus de commentaires, on réplique :

« YouTube ne pouvait soi-disant rien faire contre les internautes qui postent des images de football. »

Un vrai dialogue de sourds qui devrait finir, à l’instar de ce qui se passe dans les domaines du cinéma et de la musique, par un accord entre YouTube et les diffuseurs du monde du football comme la LFP. En attendant, il y a des images officielles et pérennes sur Dailymotion et des images officieuses et plus éphémères sur YouTube.

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Emmanuel Genty