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Pierre-Yves Minarro (Intentia)

‘ Lors d’une acquisition, il y a toujours une période bénéfique pour les concurrents. ‘

En juin dernier, l’éditeur suédois Intentia fusionnait avec l’américain Lawson Software pour se renforcer sur le marché des PGI. Pierre-Yves Minarro, directeur général France d’Intentia, nous parle du rachat de Siebel par
Oracle.01 Informatique : L’acquisition de Siebel par Oracle vous inquiète-t-elle vraiment ?


Pierre-Yves Minarro : Non. Oracle dispose de technologies qui ne s’adressent pas au marché des PME. Les produits Siebel sont pour leur part très lourds. Les petites et moyennes entreprises demandent beaucoup de
souplesse et de considération. Elles préfèrent être le 15e client d’un éditeur de taille modeste plutôt que le 170e d’un gros éditeur. Nous étions davantage concernés par le rachat de JDEdwards. Mais
depuis que cet éditeur a été absorbé, nous sommes moins souvent mis en concurrence avec lui par rapport à l’époque où il était indépendant. Preuve qu’Oracle n’a pas fini de le digérer.Quelle impression vous fait toutes ces consolidations d’éditeurs ?


Des rachats, il y en a eu de tout temps. Cela fait partie des mouvements génériques du marché. On voit également de nouvelles entreprises qui arrivent avec des offres innovantes. Il y aura toujours des virages que les grands éditeurs ne
sauront pas prendre, laissant la place à de nouveaux acteurs qui, demain, seront peut-être plus gros qu’Oracle ou SAP. L’informatique demeure un marché qui autorise ce genre de choses, contrairement à d’autres secteurs, comme l’industrie ou la
pharmacie.Quelle carte SAP peut-il jouer ?


Lors d’une acquisition, il y a toujours une période bénéfique pour les concurrents. Le temps que les équipes et les produits s’intègrent. Pour toutes les sociétés qui ont fait des fusions de l’ampleur de celle de Compaq et de Digital, ou
de Compaq et de HP, cela met beaucoup de temps. Ce flou, qui dure généralement entre un an et un an et demi, profite aux concurrents. Dans le cas d’Oracle, SAP a évidemment une carte à jouer. Je présume que certains anciens d’Oracle passés chez
Siebel n’ont pas forcément envie de réintégrer leur entreprise d’origine. Pour SAP, c’est le moment de les embaucher.

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Jean-Marie Portal