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Pierre Cerisier (Video Futur) : ‘ Le piratage sur Internet est de la concurrence déloyale ‘

Fondé en 1984, le leader de la location de DVD en France regroupe un réseau de 500 franchisés. Pour Pierre Cerisier, directeur général de Video Futur, le piratage sur Internet a un impact sur l’activité du groupe. Loin de rejeter
le média, Video Futur prépare pour 2005 la réservation de DVD en ligne.

Pensez-vous que le piratage sur Internet soit plus dangereux que celui lié à la production de copies pirate de VHS et DVD ?Il est plus dangereux dans le sens plus facile. C’est devenu un jeu pour les jeunes que de voir un film avant sa sortie en salle. Nos franchisés entendent de plus en plus souvent : ‘ Je l’ai déjà vu sur le
Net ‘,
alors qu’ils viennent de recevoir le produit. Le piratage sur Internet a un fort impact sur notre business, même si nous ne pouvons quantifier son impact sur notre chiffre d’affaires. Le piratage sur Internet est de la
concurrence déloyale. Cependant, la copie privée reste ce qu’il y a de pire. Le DVD est acheté, prêté et copié. Certains en font du business. Il faut légiférer sur les dates de sorties des films. Quand le produit sort aux Etats-Unis en DVD, il n’est
pas encore en France. Que peut-on faire, quand circulent déjà des copies illégales de ces films ?Quelles actions menez-vous contre le piratage ?On se bat. Mais il est très difficile, à notre niveau, de faire quelque chose. La lutte contre le piratage passe par les majors. C’est aux ayants droit d’agir. Si le piratage sur Internet s’est développé, c’est à cause de la
négligence des majors. Les choses bougeront quand elles auront pris conscience du manque à gagner. Le marché du cinéma se fait en majorité sur les ventes et locations de DVD, pas sur les salles.Les solutions sont peut-être techniques. Que pensez-vous du DVD jetable ?Le DVD jetable est une invention, mais a-t-il seulement un modèle économique ? Pour récupérer leur marge, les enseignes de la grande distribution auront besoin d’écouler des milliers de copies. Elles seront alors confrontées à
des problèmes logistiques, sans compter les vols entre l’entreprise de pressage des DVD et la livraison chez les franchisés. Que pensez-vous de la location de DVD sur Internet ?Nous avons un dossier sous le coude, depuis dix-huit mois, que nous n’avons pas encore activé. Nous concevons la location sur Internet comme une activité complémentaire. Nous y proposerons un catalogue de produits non disponibles
en magasin. Par manque d’espace, nos franchisés ne peuvent exposer des classiques par exemple. Cela n’est pas rentable de prendre de l’espace pour exposer des DVD qui seraient loués une fois par mois. Pour l’instant, nous developpons une base
intranet qui relie déjà 270 magasins indépendants. Nous pourrons l’utiliser pour permettre la réservation en ligne chez les franchisés. Les clients réserveront sur Internet et iront chercher leur DVD dans leur boutique habituelle. Ce service
est attendu début 2005.

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Propos recueillis par Hélène Puel