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Photo : pourquoi le Samsung Galaxy S7 est moins bon que le S6

Le Galaxy S7 reste un excellent photophone mais sa suprématie en termes de vitesse d’autofocus s’est faite au prix d’une perte de qualité d’image par rapport à la génération précédente. Toujours bon, mais plus le meilleur en somme…

La photo est devenue l’un des terrains de bataille préféré des constructeurs et si le domaine a longtemps été dominé par l’iPhone, les progrès récents de Samsung lui ont permis de prendre l’avantage avec son Galaxy S6.
Annoncé au Mobile World Congress de février dernier et à peine disponible sur le marché français, le Galaxy S7 promet des résultats supérieurs avec un nouveau type de capteur, une focale encore plus grand angle, une optique plus lumineuse, des résultats en basses lumières annoncés comme “révolutionnaires”, etc. Enfin ça, c’est pour la promesse, mais qu’en est-il en vrai ? 

Les promesses du nouveau capteur

Le capteur Sony (ou Samsung, selon les régions) de ce Galaxy S7 dispose de 12 Mpix, soit 25% de moins que celui de la génération précédente (le GS6 disposait de 16 Mpix).

À lire : Samsung Galaxy S7 : les détails sur son étonnant capteur photo signé Sony

Cette réduction de définition a pour objectif d’offrir de meilleurs résultats en basses lumières : les surfaces des deux capteurs sont à peu près équivalentes ce qui fait que les pixels du GS7 sont plus grands et récupèrent donc plus de lumière. Il faut ajouter à cela que ce capteur de nouvelle génération ajoute un nouveau procédé de mise au point : au système de détection de contraste, classique chez les smartphones, s’ajoute un mode dit de corrélation de phase auquel participent – et c’est une première chez un téléphone – tous les pixels du capteur.
En clair : le Galaxy S7 promet des clichés propres en basses lumières et couple deux types d’autofocus pour offrir la mise au point la plus rapide possible.

Autofocus : fast et pas furious

Ne tournons pas autour du pot : le Samsung Galaxy S7 dispose de l’autofocus le plus rapide et précis du monde des smartphones. Le déclenchement est instantané et  le « vieil » iPhone 6 Plus de référence dont nous disposons paraît parfois un peu mou et imprécis à côté (nous avions plusieurs fois reproché aux iPhones de privilégier la vitesse de déclenchement à la qualité de la mise au point).

En vert, les collimateurs d’autofocus actifs.

Au jeu de la mise au point, le Galaxy S7 est plus rapide que le Galaxy S6 et que n’importe quel iPhone, mais il est aussi plus efficace, avec un taux de déchets moindre. Rapide mais pas furieux, c’est exactement ce qu’on lui demandait !

Couleurs et détails : jaunisse et sur-accentuation

Rentrons dans le vif du sujet et parlons qualité d’image. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les clichés manquent de naturel et ce pour deux raisons : primo, on note une forte dominance jaune, dans  les tons chairs comme en basses lumières, et deuxio, le traitement numérique des détails est très fort. C’est comme si Samsung avait voulu pallier la perte de définition par une accentuation des détails.

Photo prise avec le Galaxy S7
– Détails à 100% de la photo précédente

Si cela passe assez bien sur un écran hyper lumineux et aux couleurs OLED flashy tel que celui du Galaxy S7, sur un écran d’ordinateur, le rendu est moins flatteur. On est très loin du naturel des couleurs de l’iPhone, domaine où les smartphones d’Apple brillent toujours. Fort heureusement pour Samsung – et pour nous ! – ce genre de défaut est facile à corriger de manière logicielle. Il reste à savoir si Samsung en percevra le besoin.

Notons tout de même que le traitement logiciel n’est pas mauvais, loin de là – il est en fait plutôt bon. Ce qui est médiocre cependant c’est la qualité d’image initiale que produit le couple capteur/optique comme en témoigne la qualité du fichier RAW, le « négatif numérique » – nous y reviendrons.

Précision de l’image en deçà de la compétition

En mode automatique, les clichés du Galaxy S7 sont loin d’avoir le niveau de punch – ce qu’on appelle “le piqué” en langage photo – de son prédécesseur le Galaxy S6. Les images sont plus plates, moins en relief, moins naturelles et moins précises que par le passé.

Quant à notre référence dans le domaine, le LG G4, il enfonce littéralement le Galaxy S7. Heureusement pour les terminaux Samsung, le G4 est bien plus lent à faire la mise au point, dans la pénombre comme en plein jour.

Ratio 4/3 et très grand angle

Le capteur du Galaxy S7 rompt avec le format 16/9e de celui du S6 et reprend le traditionnel format 4/3 de la quasi-totalité des compacts et autres smartphones. En face de ce capteur, l’optique est un très grand angle de 26 mm, plus large que le 28 mm du précédent modèle.

Le hic, c’est que la plus faible définition du capteur et le format 4/3 impliquent un recadrage de l’image originale pour obtenir un paysage au format 16/9. Recadrage qui a pour effet d’abaisser la définition de 12,2 Mpix (4032 x 3020 points) à 9,1 Mpix (4032 x 2268 points), une perte d’autant plus dommageable que les images du S7 manquent de piqué.

Mode Pro : réglages manuels et fichier RAW

Tandis que les Galaxy S6 commencent tout juste à recevoir Android 6 Marshmallow et la nouvelle version de l’application Samsung Photo, les Galaxy S7 sont équipés de ces deux logiciels dès l’ouverture de la boîte. Loin d’être anodines, ces deux mises à jour permettent aux utilisateurs de Galaxy S7 (et bientôt de GS6 donc) de profiter de l’enregistrement des fichiers au format RAW, en sus du traditionnel fichier Jpeg.

Pour les moins experts d’entre vous, sachez que « raw » signifie « cru, brut » en anglais et peut être comparé au négatif de nos pellicules d’antan. Plus plat et moins marqué que le fichier numérique « développé » en Jpeg, le fichier RAW renferme plus d’informations, notamment dans les hautes et les basses lumières.

Ce format offre, moyennant un peu de temps et l’usage d’un logiciel spécialisé comme Adobe Lightroom, DxO Optics Pro (ou Raw Therapy pour nos amis du logiciel libre), la possibilité de « développer » une image finale ayant plus de caractère qu’un Jpeg interprété automatiquement par l’appareil. On peut ainsi donner du relief à un nuage ou relever les ombres d’un arbre, des opérations difficiles voire impossibles à réaliser avec le Jpeg qui n’est qu’un fichier compressé.

Bon point pour Samsung, le RAW est au format universel DNG qui est d’ores et déjà compatible avec les logiciels de développement RAW. Notez cependant que, problème de maturité de l’application ou interférences entre les calendriers astrologiques occidental et chinois, nous avons souffert à plusieurs reprise de la désactivation aléatoire du mode « Pro ». Espérons qu’un correctif logiciel arrive vite.

Basses lumières : contrat non rempli

Voilà la seconde déception avec celle de la qualité d’image pure : les clichés en basses lumière du Galaxy S7 ne sont pas supérieurs à ceux du Galaxy S6, loin de là.

La meilleure définition du S6 lui permet de conserver peu ou prou le même niveau de détails mais surtout les couleurs sont bien mieux conservées sur le S6 quand le S7 vire au jaune et rouge, notamment sur les peaux. Une fois encore au jeu des couleurs, c’est l’iPhone qui donne les résultats les plus naturels.

Notons au passage que la stabilisation optique de notre iPhone 6 Plus de test semble très efficace puisque ce dernier s’est automatiquement calé au quart de seconde (1/4s) pour éviter de trop monter dans les hautes sensibilités, un temps d’exposition long qui montre la confiance des ingénieurs d’Apple dans la lentille de stabilisation. Le capteur de cet iPhone est peut-être vieillissant mais le matériel et le traitement logiciel restent bougrement efficaces !

Nous sommes devenus exigeants

Ne vous méprenez pas : les Samsung Galaxy S7/S7 Edge sont de bons smartphones en photo et tiennent la comparaison avec les iPhone 6/6S,  chacun des deux terminaux ayant ses forces et faiblesses.

Le problème c’est que le gain de performances en autofocus est moins important que la perte en qualité d’image. Surtout un terminal plus ancien comme le Galaxy S6 produit de plus beaux fichiers ! Ce retour en arrière de la qualité d’image n’est pas acceptable pour un terminal haut de gamme et encore moins pour la marque qui avait le lead dans ce domaine.

Si le Galaxy S7 est globalement un bon smartphone, il cède à son prédécesseur la palme de meilleur photophone. Et risque de se faire enfoncer par la compétition qui ne risque pas de rester les bras croisés.

Toutes nos photos dans notre galerie Flickr

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