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Philippe Nougaillon (ACSC)

‘ Le logiciel libre évolue dans un environnement darwinien où seuls les meilleurs survivent. ‘

Philippe Nougaillon est à la fois dirigeant de SSII et responsable informatique à mi-temps des Cités du Secours catholique. Son objectif : construire un vrai système d’information entre les sites de l’association.Décision informatique : Vous êtes à la fois salarié de l’association des Cités du Secours catholique (ACSC) et gérant de la petite SSII Capcod. Quel est le lien entre ces deux
activités ?
Philippe Nougaillon : Je suis passionné par l’informatique depuis toujours, mais la vie a fait que je n’ai pas pu faire d’études. J’ai tout appris tout seul. Or il n’est jamais facile pour un autodidacte de se faire
embaucher ! J’ai donc dû créer ma propre entreprise qui intevient sur des projets d’infrastructures ou de PGI dans de grands comptes comme Noos ou Sanofi-Aventis.Quant à l’ACSC, c’est une longue histoire. Dans les années 1993-1994, j’ai mis en place Linux en tant que prestataire extérieur. Quand ACSC m’a proposé l’an dernier de devenir leur responsable informatique à mi-temps, j’ai accepté
tout de suite. Travailler la moitié de la semaine sur de grands projets d’entreprise me permet de transférer les meilleures pratiques informatiques vers une association aux moyens financiers limités.Les quatorze sites de l’association sont reliés par un RPV IP sur MPLS. Quel est l’intérêt de cette solution de hiérarchisation des flux ?Le c?”ur de l’informatique de l’association est aujourd’hui constitué d’une application de gestion administrative hébergée au siège. Il fallait que les temps de réponse d’accès soient les plus bas possible. Grâce au MPLS, dont les
prix sont de plus en plus abordables, nous avons établi trois classes de services afin de gérer aux mieux notre bande passante. Les flux sont désormais triés par niveau de priorité et en fonction des protocoles utilisés par les différentes
applications.Pourquoi privilégiez-vous le libre ?Pour une association qui a peu de ressources, c’est une obligation financière ! Avoir Linux sur nos 150 postes de travail répartis dans toute la France, cela signifira moins de maintenance, moins d’attaques virales et une facture
logicielle réduite.En contrepartie, Linux demande une bonne expertise technique. Ce n’est pas un produit, mais un organisme vivant qui évolue sans cesse. Le logiciel libre évolue dans un environnement darwinien dans lequel seuls les meilleurs
survivent.Quels est votre prochain projet ?Mettre en place un intranet global à partir du serveur d’applications libre Zope. Cet Intranet permettra de partager tous les documents de l’association, et surtout, de favoriser la communication entre salariés.Aujourd’hui, les personnes ayant des fonctions similaires dans nos quatorze centres ne se parlent quasiment jamais. Je veux créer des communautés virtuelles où la communication se fera de façon transversale et non plus
verticale.Vous gérez un parc de 50 portables destinés aux personnes hébergées dans les centres de l’association. Quelle est leur utilité ?Ces portables sont des machines issues de dons que nous recyclons et sur lesquels nous installons Linux. Des ateliers sont organisés dans nos centres afin de transmettre le gout de l’informatique à des personnes en difficulté. Pour
certains, cela débouchera peut-être sur un emploi. Je suis la preuve vivante que l’on peut, avec de la passion, réussir dans l’informatique !

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Didier Géneau