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Philippe Nahum (Président-directeur de fidelity france) : ” Internet va changer, le paysage français”

Ancien directeur-adjoint de Cortal, la première des banques directes dans l’Hexagone, Philippe Nahum prend la direction de Fidelity France, premier gestionnaire mondial de fonds d’épargne. C’est la troisième fois que Fidelity tente de s’imposer en France.

Pourquoi pensez-vous pouvoir réussir là où vos prédécesseurs américains ont échoué ? Il est vrai que les deux premières tentatives de Fidelity ont été des échecs. La banque fran-çaise est basée sur le concept universel. Du boucher du coin de la rue au rentier fortuné, sans oublier l’épargnant de base. Les grands réseaux français ont pour vocation d’apporter des solutions à tout profil patrimonial ou entrepreneurial. Ce n’est pas le cas dans les pays anglo-saxons, où règnent la division du travail entre gestion-naires de fortune et banques d’affaires. Mais le net va changer le paysage bancaire français.Comment expliquez-vous l’essor des réseaux boursiers électroniques aux États-Unis ? Essentiellement par l’effet coût. Pour des raisons historiques, il existe beaucoup moins de places de marché aux États-Unis que dans le Vieux Continent. En Europe, il existe différents modes de cotation, système informatiques et éléments de livraisons. C’est pourquoi il est plus simple d’installer une Bourse électronique là-bas qu’ici.Ce système est-il importable en Europe ? Difficilement, car il existe trop de places, qui ont des systèmes de cotation informatiques différents. Chaque bourse alternative doit s’adapter à une place et à son système. Bref, contrairement aux États-Unis, l’effet coût ne peut pas jouer sur un gros volume de cotation. La concentration des places boursières américaines a permis de faire baisser le coût des transactions de l’ordre de 10 à 1 dollar. En Europe, il y a encore loin de la coupe aux lèvres.La montée en puissance des Bourses alternatives ne va t-elle pas entraîner une volatilité croissante des marchés ? C’est un faux débat ! Avant l’informatisation des marchés, au temps du système de la criée, on assistait d’un jour à l’autre à de fortes variations sur un titre. Souvent les écarts de cours étaient bien plus spectaculaires qu’aujourd’hui, où toutes les valeurs de la planète sont cotées en continu. Il faut distinguer la volatilité à très court terme de la volatilité à moyen terme. Demain, si les marchés sont ouverts en permanence, cela ne doit pas vous empêcher de dormir. Ce qui compte, c’est la tendance. Il est prouvé que plus un marché est liquide et moins il est volatil à court terme. Les Bourses électroniques ont donc un rôle salutaire en la matière. Précisons qu’il existe aux États-Unis des fonds d’investissement basés sur le système du trading au jour le jour. Les géants, qui sont parfois des automates, s’interdisent de conserver une valeur plus de vingt-quatre heures en portefeuille. Cette forme de gestion hyperdynami- que n’est possible que grâce à l’existence de Bourses électroniques. D’ailleurs, ce type de fonds n’existe pas sur le Vieux Continent.

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Propos recueillis par JPS