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Philippe Merle réunit les cultures

Le ” liaison manager ” assure la cohérence entre les équipes de développement françaises et américaines. Une tâche qui demande des compétences à la fois techniques et managériales.

“Je suis au niveau des chefs de projet dans l’organigramme, mais j’occupe un poste de management horizontal.” Philippe Merle, liaison manager chez l’éditeur de logiciels de gestion documentaire Esker, s’est vu confier, voilà deux ans, la mission de huiler le travail des équipes de développement américaines et françaises. La tâche, ardue, suppose à la fois de connaître les deux cultures et de les faire fonctionner ensemble, aussi bien d’un point de vue fonctionnel que technique. De fait, Philippe Merle se définit comme un “routeur” qui ne décide pas et ne dirige pas, mais qui doit envoyer la bonne information au bon moment. Le rachat en début 2000 d’une société américaine de la même taille qu’Esker a nécessité très vite la création de ce poste de coordination. Les équipes de R&D se mettent, en effet, à travailler sur les mêmes projets, parfois très techniques. “Par exemple, nous faisons évoluer un produit serveur de gestion documentaire assez complexe, explique le liaison manager. Il faut des canaux de communication clairement identifiables pour que le projet se déroule au mieux.”

Prévenir les tensions

Cette communication passe par des outils maison : un site web sécurisé, que les équipes peuvent mettre à jour, une liste de diffusion et la messagerie. Tout cela a été développé rapidement par le liaison manager, qui n’oublie pas ses connaissances d’Access et de l’ASP. Mais l’aspect culturel reste le plus rude. “Les Américains sont plus formels, plus sensibles au respect des procédures, tandis que les équipes françaises sont souples, flexibles, à la limite de l’empirisme.” Ces différences d’approche peuvent générer des tensions, qu’il doit prévenir. Les Français peuvent s’énerver contre un certain immobilisme. Les Américains redoutent une tendance à changer continuellement les moindres spécifications. “Au début, je me suis pris des gadins retentissants, avoue-t-il. Un jour, en décrivant un scénario d’utilisation, j’ai parlé d’écrans “simples”, conçus pour être compris par les secrétaires.” Levée de boucliers de la gent féminine d’outre-Atlantique. Il a donc appris à éviter les sujets tabous ?” la politique, le sexe ?”, à rester politiquement correct et à ne rien prendre pour argent comptant.

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Philippe Billard