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PGI : Microsoft rachète le danois Navision

Le géant de Seattle tente une nouvelle percée sur le marché des progiciels à destination des PME. Après Great Plains, en décembre 2000, il rachète aujourd’hui le groupe danois Navision.

Microsoft vient de confirmer une offre de rachat de l’éditeur danois Navision pour un montant de 1,32 milliard de dollars (1,45 milliard d’euros). Il s’agit-là de la deuxième tentative de percée de l’éditeur sur le marché des progiciels des gestion pour PME-PMI.En décembre 2000, Microsoft rachetait l’éditeur nord-américain Great Plains, pour 1,1 milliard de dollars.” Ces entreprises de taille moyenne représentent déjà entre 40 et 45 % de notre chiffre d’affaires, explique Christophe Aulnette, directeur général de Microsoft France. Elles privilégient une approche “solution intégrée” et leurs besoins sont très importants. “Microsoft a choisi Navision en raison de son business model identique à celui du géant (distribution 100 % indirecte via des partenaires et des revendeurs à valeur ajoutée), de sa forte implantation européenne et de son offre produit.” Navision est une entreprise pérenne, affirme Niels Niemann, directeur général de Navision France. Nous affichons une croissance de 48 % sur les cinq dernières années et nous atteindrons notre objectif de 20 % de croissance cette année. “Pour l’exercice 2001 (du 1/07/00 au 30/06/01), l’éditeur a réalisé un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros, en croissance de 20 % par rapport à l’exercice précédent. La France, quant à elle, bénéficierait d’un taux de croissance bien supérieur, de l’ordre de 50 %, mais l’éditeur ne communique aucun chiffre détaillé par pays.Microsoft entend consolider les deux entités dans sa division Business Solutions. Le siège danois de Navision deviendra le centre Business Solutions de Microsoft pour la région EMEA (Europe Middle East Africa).

Comment vont s’articuler les deux offres et les organisations ?

Great Plains, qui dispose d’une base installée d’environ 150 000 clients, réalise 85 % de son chiffre d’affaires en Amérique du Nord. Navision, fort de ses 135 000 clients effectue 85 % de ses ventes en Europe.Si les complémentarités entre Great Plains et Navision existent au niveau de la couverture géographique, certaines redondances pourraient apparaître au niveau des fonctionnalités et des produits. “Nous étudierons cela dans le détail au cours des deux ou trois prochains mois”, commente Christophe Aulnette. Ainsi, en France où Navision est bien implanté et bénéficie d’une forte croissance, la question se posera de savoir s’il faut localiser, c’est-à-dire traduire et adapter, le progiciel Great Plains.Navision trouve dans cette opération un accélérateur. La société a publié sa stratégie en février dernier et annonçait vouloir doubler son chiffre d’affaires d’ici à juillet 2004. L’acquisition par Microsoft devrait l’aider à atteindre cet objectif beaucoup plus rapidement. En ce qui concerne la perte de son indépendance, l’éditeur reste serein : “Nous continuerons à travailler avec nos partenaires, notamment Oracle ou IBM, affirme Niels Niemann. L’effet de levier de ce rachat fait de Navision un éditeur mieux armé face aux grands du marché.”Cet aspect n’est pas négligeable, surtout au moment où SAP, Oracle ou Peoplesoft réaffirment leurs ambitions sur un marché aussi dynamique que celui des PME.Outre les leaders du PGI, Microsoft devra également affronter les acteurs de plus petite taille comme le britnnique Sage ou les français Adonix ou Generix.Sage, qui détient près de 80 % du marché, ne court pas trop de risques à voir débarquer Microsoft, expliquait récemment Philippe Nieuwbourg, directeur associé du cabinet d’analyse et de conseil Marcom Generation. Pour les acteurs locaux, la situation pourrait, à terme, devenir plus délicate et les obliger à proposer “des solutions verticales, incluant des spécificités fiscales et comptables sectorielles fortes “, explique-t-il.L’opération devra recevoir laccord des autorités antitrust des pays concernés et surtout des fondateurs de Damgaard et de Navision Software, qui détiennent 65 % du capital du groupe. Ces deux sociétés, danoises et éditeurs de progiciels intégrés, ont fusionné en décembre 2000 pour former le Groupe Navision, coté à la bourse de Copenhague.

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Sophy Caulier