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PES 2016, le jeu officiel de l’Euro est-il à la hauteur de l’événement ?

Konami s’est vu offrir le droit d’éditer le jeu officiel de l’Euro 2016, une occasion en or pour faire découvrir au plus grand nombre PES 2016, avec une mise à jour spéciale Euro. Mais la faible ressemblance à la réalité risque de laisser les joueurs perplexes. 

C’est parti pour l’Euro 2016 de foot, et ce grand événement sportif a bien entendu droit à son jeu vidéo officiel. Alors que les éditions précédentes des compétitions internationales de football avaient toutes donné lieu à un jeu officiel signé Electronic Arts, c’est cette fois-ci Konami qui s’est vu confier la prestigieuse licence par l’UEFA. Résultat, les possesseurs de PES 2016 ont eu droit à la mise à jour Euro 2016 dès le 24 mars, tandis qu’une version packagée de ce contenu est sortie le 21 avril dernier en boutiques. Après avoir mené plusieurs fois nos Bleus virtuels sur le toit de l’Europe, l’heure du verdict a sonné.  

Vous allez le constater dans la suite de ce test, Euro 2016 souffre de manquements évidents à l’égard desquels nous nous montrerons sévères. Pourtant, le jeu n’est pas sans intérêt, loin de là. Déjà, il faut rappeler que ce mode est offert gratuitement à ceux qui possédaient déjà PES 2016 par l’intermédiaire d’une simple mise à jour. Mieux, avec prix de vente réduit (30 euros), Euro 2016 s’impose comme un bon plan pour ceux qui voulaient découvrir PES 2016. Ils disposeront en effet d’une version boostée du jeu original à un prix réduit, ce qui n’est jamais à dénigrer.

Pas de différences frappantes

Reste que ceux qui attendaient avec impatience l’arrivée de cet épisode Euro 2016 pour voir évoluer le gameplay de PES vers ce qui constituera PES 2017 seront un poil déçus.

Par le passé, EA avait su profiter de jeux comme Coupe du Monde 98 ou plus récemment Coupe du Monde 2010 pour apporter des modifications intéressantes à FIFA, suffisamment marquées pour devenir un argument de vente aux yeux des fans de simulations footballistiques. Ce n’est pas le cas ici. Euro 2016 n’étant à la base qu’un patch pour PES 2016, il n’apporte aucun changement au jeu, les améliorations repérées ça et là étant en réalité à mettre au compte de mises à jour apportées à PES 2016 ces derniers mois.

Si bien qu’en définitive, Euro 2016 jouit des mêmes qualités et souffre logiquement des mêmes défauts que PES 2016. Excellent jeu de construction au milieu de terrain qui met l’accent sur les passes grâce à un rythme plus posé que son concurrent FIFA, il pêche essentiellement dans les zones de vérité, à l’approche des surfaces de réparation, la faute à des gardiens perfectibles, des tirs trop assistés (et donc souvent trop efficaces) et une défense qui peut s’appuyer sur des tâcles presque jamais sanctionnés. Très intéressant donc, mais largement perfectible.

Licence sous exploitée

Principale déception, l’habillage Euro 2016 attendu et censé faire vivre aux fans de foot la ferveur de l’événement est pauvret. Les menus ont simplement été réorganisés pour épingler le mode Euro 2016 en page d’accueil, un nouvel écran titre a été créé, et c’est à peu près tout.

Il faut savoir que le mode Euro 2016 se joue exclusivement hors ligne, contre l’IA, et seulement dans deux stades. En effet, Konami n’a pas jugé pertinent de modéliser les 10 stades français qui accueilleront les matchs de la compétition. Seul le Stade de France, déjà présent dans PES 2016, est de la partie. Et on n’y joue qu’une fois avoir atteint la finale. Le reste des matchs se disputent tous dans la même arène, le Burg Stadion, un stade… allemand !

Même déception du côté des 24 équipes engagées dans la compétition. 9 ne disposent pas des maillots officiels de leur sélection nationale. Par manque de souci du détail, le jeu a aussi fait l’impasse sur les chants de supporters les plus connus et seule la petite musique officielle de l’Euro participe à la fête. On aurait à ce titre apprécié que la bande-son soit enrichie de commentaires spécialement enregistrés pour l’événement, mais ce n’est pas le cas, et il faut supporter d’entendre les sorties souvent à côté de la plaque du tandem Grégoire Margotton et Darren Tulett.

En ce qui concerne le déroulé de la compétition, on remarque qu’il est n’est pas prévu de jouer les phases de qualification. Tout juste nous est donnée la possibilité de réorganiser les poules, et d’y intégrer si on le souhaite les pays européens présents dans le jeu qui n’ont pas eu la chance de se qualifier pour les phases finales. Impossible non plus de faire sa propre sélection des joueurs qui composeront le groupe de son équipe nationale de cœur. Cependant, un patch qui sera déployé juste avant le début de la compétition devrait mettre à jour les statistiques des joueurs et les effectifs présents. Nous espérons secrètement que celui-ci sera aussi l’occasion pour Konami d’enrichir le jeu des derniers maillots officiels, mais rien n’a été confirmé à ce sujet.

Les amateurs du mode MyClub seront, eux, quand même heureux de trouver dans cette version d’Euro 2016 quelques bonus, comme les agents spécialisés dans l’Euro qu’il est possible de recruter pour représenter les 24 équipes qualifiées. Aussi, pendant 10 semaines, les joueurs recevront 10.000 GP chaque semaine pour acheter des joueurs au gré de leurs envies.

Occasion manquée

Vous l’aurez compris, le jeu officiel de l’Euro 2016 peine à combler nos attentes, surtout en ce qui concerne l’utilisation de la licence officielle dont on attendait davantage pour pimenter un titre qui se devait d’être plus fidèle à la réalité. Pas vraiment à la fête de ce côté-là, le jeu de Konami ne peut échapper à la comparaison avec les jeux officiels des grands événements footballistiques livrés par le concurrent Electronic Arts ces dernières années, bien plus méticuleux dans le respect des codes de ces compétitions et offrant des modes de jeu dédiés infiniment plus complets.

Ceux qui attendaient d’Euro 2016 qu’il soit un jeu capable de rendre de manière fidèle l’ambiance de la compétition seront donc fortement déçus, et on les comprend… Dommage, dans la mesure où Konami tenait là une occasion en or de faire la promotion de son futur PES 2017. Il aurait fallu pour cela soigner davantage le mode Euro 2016, et accepter d’en faire évoluer le gameplay (même légèrement) pour savoir donner un aperçu des améliorations qui seront au cœur de la prochaine version du jeu.

Jeu testé sur PlayStation 4

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Mathieu Chartier