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Personnalisation : point trop n’en faut

Des interfaces relookées à la Salvador Dali, des plug-in en cascade… C’est parfois très joli, mais quel foutoir !

Me trouvant récemment devant le PC de mon ami Martin, j’ai constaté que son bon vieux Windows 98 offrait une interface pour le moins étonnante : les icônes étaient remplacées par des chats étranges qui prenaient un malin plaisir à échapper à la souris (le monde à l’envers !), les menus se déroulaient à la façon de parchemins médiévaux et le fond d’écran évoquait un marécage fangeux, façon Radada (l’affreuse sorcière bien connue des lecteurs de Fluide Glacial).Martin a-t-il développé sa propre interface graphique ? Non : il a simplement, comme beaucoup d’autres, habillé l’affichage de Windows d’une couche logicielle, un skin ?” littéralement, une peau ?”, dont on peut trouver des quantités sur Internet. Avec de tels transplants, chacun peut, sans aucune connaissance préalable, se concocter une interface graphique résolument différente de celle ?” tristounette ?” de Windows, et surtout de celle du voisin.Bien entendu, les systèmes d’exploitation ne sont pas les seuls logiciels à recevoir de telles parures : quasiment tous les logiciels, du plus rudimentaire éditeur de texte au programme de montage vidéo, peuvent bénéficier de ces programmes, nommés add-on, greffe ou plug-in, censés en modifier l’apparence ou y ajouter de nouvelles fonctions (pardon, de nouvelles fonctionnalités !).Je suis le dernier à réclamer une interface standard pour tous, cela me ferait trop penser au Meilleur des Mondes, de Huxley. Mais il faut reconnaître que, au moins en milieu professionnel, cette accumulation de greffons sur vos logiciels n’est pas sans inconvénient. En gros, l’efficacité y perd ce que l’esthétique y a gagné. En d’autres termes, plus vous ajoutez de casseroles à la queue de votre programme, plus vous le rendez lent et instable.En outre, la valse des add-on aboutit à un curieux paradoxe : bien qu’officiellement équipés de la même version logicielle que leurs collègues, les utilisateurs qui ont installé des skins en exploitent chacun une différente. Du pain sur la planche pour le service informatique de l’entreprise ! Sans compter que ces programmes supplémentaires sont parfois très difficiles à désinstaller : au mieux vous laissent-ils en cadeau quelques méga-octets de DLL, qui squattent votre dossier System.Et je ne parle pas des utilisateurs débutants, souvent désorientés par cette cascade de fonctions supplémentaires… qu’ils ne retrouvent évidemment pas sur leur PC personnel.Alors, les add-on, c’est comme le beaujolais : sachez les consommer avec modération !Prochaine chronique le mercredi 27 juin 2001

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Etienne Oehmichen