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Pénurie d’essence : le Web à la rescousse des automobilistes (MAJ)

« Où trouver de l’essence ? » Plusieurs sites tentent de répondre à cette question alors que le nombre de stations-service à sec atteindrait les 1 500 en France.

Première publication le 18 octobre 2010.

« Il n’y aura pas de pénurie d’essence », déclarait, dimanche 17 octobre 2010, Eric Woerth. Les internautes ont, semble-t-il, une vision de la situation un peu différente de celle du ministre du Travail. Depuis ce week-end, ils sont des centaines à signaler au site carbeo.com des stations à court d’essence ou de gasoil. « Les témoignages des internautes affluent depuis hier. Ce lundi matin, je reçois un e-mail par minute », raconte Franck Ibled, fondateur du site communautaire qui localise les stations-service et référence leurs tarifs avec l’aide des internautes.

Carbeo.com recense les stations à sec.
Carbeo.com recense les stations à sec. – Carbeo.com recense les stations à sec.

Dimanche matin, Carbeo.com a eu la bonne idée de mettre en ligne une carte Google Maps signalant les points de vente en rupture partielle (le diesel dans 90 % des cas) ou totale de carburants.

Les informations sont remontées par les membres du site (près de 31 000 inscrits) et par les internautes, invités à envoyer leur témoignage par e-mail. Les points de vente en rupture d’au moins un carburant sont épinglés sur une carte de France, évitant aux automobilistes de se casser les dents en s’y rendant.

A l’inverse, et c’est bien dommage, le service ne permet pas de localiser les stations approvisionnées. Pris de court par la pénurie, les services en ligne concurrents et les applications sur mobile (Verycarbu ou Mobicarbu+) ne fournissent pas plus d’informations.

Vers 11 heures, ce matin, Carbeo.com recensait 519 stations en difficulté. Pour Franck Ibled, ce chiffre s’élèverait à plus de 700 « si l’on tient compte des- mails que l’on n’a pas eu le temps de traiter ». De son côté, l’Union des importateurs indépendants pétroliers déclarait à l’AFP que « sur les 4 000 stations de la grande distribution, qui distribue 60 % du carburant en France, il y en a quelque 1 500 en rupture d’un produit ou totalement à sec. »

Silence radio du site gouvernemental

Les internautes signalent également les stations en cours de réapprovisionnement, mais elles se font rares. « Il n’y a eu que deux depuis hier », note M. Ibled. A ce stade, les informations ne sont pas vérifiées par le site. « D’habitude, nous contrôlons certaines données, assure le responsable. Mais là c’est impossible de le faire dans un délai aussi court. Tout cela a été monté dans l’urgence, mais nous espérons tout de même rendre service aux internautes. »

Apparemment, c’est le cas. Depuis hier, carbeo.com est pris d’assaut avec huit fois plus de requêtes qu’à l’habitude. Ce lundi matin, l’accès au site était quasi impossible. Des serveurs supplémentaires sont en cours d’ouverture pour répondre à cette demande inhabituelle. La carte de carbeo.com peut également être consultée sur le site de la radio RMC (groupe NextRadio TV, comme 01net.).

D’autres initiatives sont à l’œuvre sur le Web pour tenter de dépanner les automobilistes. Le site de TF1 Automoto.fr a ouvert une section spéciale de son forum pour recenser département par département les stations en rupture de stock. Plus désordonnée, l’opération repose là encore sur la participation des internautes.

Pris de court par cette brusque situation de pénurie, le site zagaz.com va, lui, adapter son service cartographique pour permettre aux internautes de signaler les stations fermées ainsi que les carburants en rupture de stock. « Cette fonction sera disponible en fin de soirée », nous indique un responsable du site qui précise que les informations commencent déjà à lui parvenir.

En revanche, le site gouvernemental qui recense les tarifs à la pompe, prix-carburants.gouv.fr, reste lui désespérément muet devant la situation de pénurie dont le Web se fait largement écho.

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Stéphane Long