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PDA et GPRS se conjuguent pour ouvrir un nouvel accès mobile aux intranets

Pour plus de compétitivité, les entreprises dotent leurs forces de ventes d’assistants personnels reliés à leur intranet via GPRS. Devis, commandes et factures sont ainsi établis en direct.

Avec l’ouverture commerciale du GPRS pour accéder à leur intranet, les entreprises disposent d’un réseau cellulaire mieux adapté au transfert de données que le GSM Data. Cela se conjugue avec une nouvelle génération de terminaux mobiles : les assistants personnels (Personal Digital Assistants, ou PDA). Comparés aux PC portables, ils possèdent des atouts certains : puissance, prix, maniabilité, autonomie et rapidité de démarrage.Euro-Busglass, filiale de Carglass, a fait le choix du PDA. A l’origine, le directeur de cette société de remplacement et de réparation des pièces de verre pour bus, cars et poids lourds, avait dégagé un budget pour doter ses commerciaux de PC et d’imprimantes portables. Ils auraient ainsi pu établir, puis imprimer leurs devis chez le client, et le faire signer sur place. Mais, Michel Dalmas, directeur informatique de Carglass, voyait mal ces équipements résister longtemps aux transports et manipulations multiples. Réagissant avec prudence, il a proposé une variante à base de PDA couplés à des téléphones GPRS. Quant au fameux devis à faire signer immédiatement, il sera envoyé sur le télécopieur du client, depuis le serveur de Carglass.

Une solution utilisant le navigateur du Pocket PC

Carglass a confié la réalisation du projet à une SSII. “Notre premier souci a été de penser l’application pour un PDA. Il fallait faciliter l’affichage des informations sur un petit écran et réduire au maximum le volume de données à transmettre, raconte Jean-Sébastien Floch, consultant chez Micropole Univers. Le GPRS n’est quand même pas un réseau haut débit”, explique-t-il. Côté matériel, le choix a été porté sur l’Ipaq, de Compaq, et un téléphone Ericsson, tous deux dotés de Bluetooth. “Ni l’infrarouge ni le câble ne nous paraissaient adaptés”, se souvient le consultant. Lorsqu’on parle de solution de luxe, Michel Dalmas répond immédiatement : “Le couple PC portable et imprimante revenait à 3 046 euros. Ici, PDA et téléphone coûtent 1 067 euros”.Une alternative aurait consisté à retenir un smartphone, c’est-à-dire un téléphone doté des fonctions d’un assistant personnel. Michel Dalmas y était hostile : “Déjà, on ne dispose pas d’un grand recul sur la sûreté de fonctionnement des PDA. Les coupler avec un téléphone ne me semble pas de nature à la renforcer, explique le directeur informatique de Carglass. En outre, j’ai des doutes sur l’autonomie d’un tel produit. La souplesse de la liaison Bluetooth compense largement le fait que le commercial ait deux appareils. Il peut garder le téléphone dans la poche.”L’exigence de ne surcharger à aucun prix le PDA a conduit Micropole a élaborer une solution utilisant le navigateur du Pocket PC comme client de l’application d’établissement des devis. “Je ne voulais rien de spécifique pour limiter les risques de dysfonctionnement”, réaffirme Michel Dalmas. Comme dans toute architecture de ce type, un frontal sert d’intermédiaire entre le terminal et la base de données métier. Pour minimiser les volumes à transmettre, les fonds de page, les icônes et les images sont stockés sur l’assistant personnel. Les informations elles-mêmes sont échangées en HTML classique.“Les champs images de la page HTML pointent sur les données en local. Il n’y a donc pas nécessité d’avoir un client particulier sur le PDA”, précise Jean-Sébastien Floch chez Micropole Univers. En effet, si les informations sur le serveur doivent être mises à jour au fil de l’eau, les images changent beaucoup moins souvent. Elles peuvent donc être stockées sur le PDA, quitte à être rafraîchies de temps en temps. Dernière condition posée par la société Carglass : en cas de coupure de la communication, la transaction doit reprendre exactement là où elle s’est interrompue. “Pas question de tout recommencer. Ce serait une perte de temps et une mauvaise image pour la société”, tranche Michel Dalmas.

Le GPRS facturé au volume coûte moins que le GSM

L’établissement d’un devis ne nécessitant que le transfert de quelques centaines d’octets, le GSM Data aurait été suffisant pour Carglass. Le problème est que le nombre de champs à remplir et les discussions avec le client portent le temps de l’opération à une vingtaine de minutes. “Trop onéreux en GSM, estime Michel Dalmas. C’est pourquoi nous avons opté pour le GPRS, facturé non à la durée, mais au volume. C’est dix fois moins cher. Les premières statistiques montrent que la consommation mensuelle d’un commercial est d’environ 5 Mo”. Mais le recours au GPRS suppose une couverture nationale parfaite. Cela a entraîné le directeur informatique dans des négociations serrées avec les commerciaux d’Orange.Le même système fonctionne chez Vivaction, opérateur de services d’applications hébergées. David Chasson y occupe le poste de responsable de la veille technologique. Il utilise son PDA pour communiquer avec l’intranet de son entreprise. Il est équipé d’un Palm M 505 avec carte d’extension de 32 Mo de mémoire et d’un connecteur Bluetooth relié à son téléphone GPRS Ericsson. Il a préféré travailler en mode synchronisation, fondé sur la solution SyncML de Voxmobili, plutôt que le travail en ligne. Il est vrai que son usage principal consiste à mettre à jour ses données personnelles.

La gestion des mobiles est un casse-tête

De même, sept commerciaux de Vivaction disposent d’une petite application utilisant des fichiers au format JD File qui se synchronisent avec une base Oracle. En visite chez le client, ils consultent l’état des stocks et les délais de livraison pour établir un devis, qui sera ensuite envoyé par courrier. “On réfléchit à une impression en local, mais l’enjeu est moins une question technique que d’organisation chez nous”, précise David Chasson. D’autres projets sont à l’étude, comme la synchronisation des notes de frais avec le serveur Voxoffice, de Voxmobili, pour éviter des ressaisies.Travail en ligne ou hors connexion : les deux écoles ont leurs partisans et leurs détracteurs. Ceux qui soutiennent la première méthode mettent en avant qu’avec le travail en ligne les informations traitées sont toujours actualisées, qu’il n’y a pas d’informations résidentes sur le mobile et que la durée de connexion ne compte pas avec le GPRS. Ses adversaires soulignent qu’il n’est pas toujours possible d’établir la communication ou qu’elle peut être mauvaise, donc perturber la transaction. Il est plus confortable de travailler en local et de se connecter ensuite pour la synchronisation. Mais cela suppose une application résidente. Eric Viellevigne, directeur général de Voxmobili justifie cette contrainte en remarquant que “les navigateurs des PDA actuels ont des capacités trop limitées pour être de vrais afficheurs. Il faut des clients spécifiques”. Enfin, se pose la question de la gestion de ces mobiles : un casse-tête. Mais “le forum SyncML a édité la norme Device Management, qui permet justement de résoudre ce problème, via la synchronisation”, claironne-t-il.

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Jean-Pierre Soulès