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Patrick Starck (PDG de HP France) : ” Huit mois pour mener à bien la fusion “

Le patron de l’activité en France est confiant dans la réussite de la fusion, jugeant le fossé culturel qui sépare les deux entreprises peu profond. Son seul souci est d’assurer une continuité de services auprès de ses clients.

A l’occasion d’une rencontre avec la presse, Patrick Starck, le tout nouveau PDG de HP France (anciennement PDG de Compaq France) revient sur les motifs de la fusion et livre ses premières impressions sur la mise en place de la fusion.Mise en place de la nouvelle organisation en FranceLorsqu’on lui demande quel délai il s’est fixé pour mener à bien la fusion en France, Patrick Starck répond : “huit mois devraient suffire si nous parvenons à un dialogue constructif avec les partenaires sociaux”. Et de préciser: “C’est le temps qu’il nous avait été nécessaire pour mener, à l’époque, la fusion entre Compaq France et Digital France.”Sur la mise en place de la nouvelle structure en France et les conséquences sur l’emploi, Patrick Starck ne s’étend pas : “Il est trop tôt pour en parler. L’application opérationnelle des décisions d’organisation globale n’a pas encore été étudiée. Nous avons beaucoup travaillé en amont sur la convergence des gammes de produits, mais pour des raisons de concurrence entre nos deux sociétés, nous n’avons pas échangé d’informations intimes sur nos organisations. En revanche, pour ne pas perturber nos relations avec nos clients, nous leur communiquerons ces jours-ci le nom des personnes responsables de coordonner la communication.”


“Notre seul souci est la continuité de services avec nos clients”, martèle-t-il à plusieurs reprises dans la conversation.Les leçons à tirer de l’expérience Compaq-Digital.

Patrick Starck a participé en son temps à l’intégration de Digital. Quelles leçons a-t-il tiré de cette expérience ? “Je pense qu’aucune fusion dans l’histoire n’a été aussi bien préparée que celle que nous vivons actuellement. Les difficultés que nous avons rencontrées pendant ces huit derniers mois pour convaincre du bienfait de la fusion nous ont obligés à tout examiner et analyser très en détail : l’intégration des lignes de produits, les programmes de transition pour les produits amenés à évoluer, les niveaux d’économie, les fossés culturels, etc., explique-t-il. Dès mardi dernier (NDLR : jour de la présentation de la stratégie du nouvel HP), nous étions capables de présenter un modèle d’organisation (en 4 business units) que nous sommes en train de communiquer à nos clients. Le nouveau site HP.com présentait déjà les grandes lignes de la stratégie produits.””  Rien de tout cela n’avait été fait lors du rachat de Digital par Compaq. Des décisions importantes ont été prises trop tard et ont été mal communiquées, se rappelle-t-il. La leçon à tirer de cette précédente expérience, c’est qu’il faut prendre des décisions rapidement et les communiquer tout aussi rapidement en expliquant les mesures d’accompagnement aux clients. “Et d’ajouter pour prouver que la fusion a effectivement démarré : “Aujourd’hui, nos Intranets et nos annuaires de messagerie sont intégrés”.Les fossés culturels entre les deux sociétés Pour le nouveau patron de HP France, les fossés culturels sont peu profonds : “Nous sommes beaucoup plus proches culturellement, que Compaq ne l’était de Digital. Nous avions avec Digital une vision très différente du marché. Ce n’est pas le cas ici. Ce qui nous sépare, ce sont plutôt les modes opératoires. HP a la réputation d’être une entreprise dont les process sont plutôt longs et nombreux. Ce qui crée de l’inertie. Chez Compaq, nous souffrons au contraire du fait que nous n’avons pas assez de process.” En clair, l’objectif est d’harmoniser l’ensemble en lissant les défauts de chaque culture d’entreprise.Les motivations de la fusion et la question de la microPatrick Starck est revenu sur les motivations de la fusion, expliquant que cette dernière préfigure une tendance inévitable à la consolidation du marché liée à la maturité de l’industrie. Et il se défend de l’idée que la fusion consisterait surtout à faire des économies d’échelle dans la micro. “La fusion HP-Compaq n’a pas été une fusion dans la micro uniquement. La micro ne représente que 25 % du chiffre d’affaires de l’ensemble. Il s’agit de donner naissance à une entreprise leader sur presque tous les segments qu’elle couvre, de la micro grand public au serveur d’entreprise haut de gamme, en passant par les systèmes d’impression numérique et les services.” Le nouvel HP prétend en effet être le numéro un sur les serveurs, sur les marchés Unix, Linux, NT, sur ceux des PC, du stockage, etc. Le seul marché où il ne pointe qu’en troisième place est celui des services.La micro reste pourtant l’une des grandes interrogations de l’opération. “La micro est une composante stratégique de notre offre car nous devons proposer des solutions globales. Ensemble, nous réaliserons des économies d’échelle. Mais, surtout, nous sommes en train de faire évoluer nos processus industriels pour tendre vers le zéro stock. C’est ce qui fait la réussite de Dell, et nous pensons qu’à cette condition, nous pourrons aussi transformer la micro en une activité rentable (de 3 à 4 % de profit). Compaq était déjà sur cette tendance là pour le troisième trimestre.”Les servicesLe nouvel ensemble comptera au niveau mondial 65 000 personnes dans les services, environ 30 000 en Europe et quelque 2 000 en France. Quel sera son positionnement face à IBM Global Services ? ” Nous ne serons pas directement concurrents d’IBM sur ce créneau. Nous évoluerons dans trois domaines : le support, l’infogérance et le conseil en intégration de systèmes. Nous ne serons ni conseil en stratégie, ni conseil métiers. Nous laisserons ces activités aux grands du conseil, qui seront nos partenaires. Nous allons donc poursuivre notre stratégie d’alliances “, explique Patrick Starck.Et de conclure que face à IBM, “Le nouvel HP se positionne comme un fournisseur de technologies avec une palette beaucoup plus étendue que celle dIBM, lequel peut être considéré comme la première SSII mondiale avec une présence de plus en plus faible dans les technologies.”

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