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Patrick Starck (Compaq France) : ” Nous ne nous désengageons pas du matériel “

Le PDG de Compaq France et vice-président de Compaq Europe revient sur les dernières orientations stratégiques de son entreprise. Compaq s’engage plus avant dans les services, sans rogner sur son activité de constructeur.


01net. : Le Wall Street Journal a révélé la semaine dernière que Compaq préparait une importante réorganisation stratégique pour s’engager dans les services et les logiciels et réduire sa dépendance à l’égard de son activité matériel. Qu’en est-il ?
Patrick Starck : La seule nouveauté, c’est que nous avons chiffré le poids économique de cette activité : un tiers du chiffre d’affaires d’ici à cinq ans, contre un cinquième aujourd’hui. Les deux autres tiers étant assurés à parts égales par les produits d’accès (PC, PDA et la suite) et les produits d’infrastructure (serveurs et stockage).Il n’est donc pas question pour Compaq de se désengager du matériel.Ni de se désengager du matériel, ni de devenir éditeur ou société de services comme on a pu le lire. Il faudra toujours du matériel pour faire fonctionner le logiciel, donc des serveurs et du stockage. Et le PC n’est pas mort. Simplement, d’autres dispositifs cohabitent et cohabiteront de plus en plus avec lui, comme les PDA.Et pour les services ?C’est sur le développement de nos activités de service que portera le plus grand effort. Que ce soit par croissance organique ou par acquisition. Cela étant, Compaq ne veut pas devenir un acteur généraliste des services. Notre activité est aujourd’hui segmentée en sept domaines d’activité, comme, par exemple, les opérateurs télécoms, les infrastructures ou les systèmes Microsoft. Nous allons conserver cette organisation en domaines.Y aura-t-il réorganisation pour assurer cette croissance ?Nous venons d’annoncer que nos deux divisions services clients (maintenance et systèmes) et services professionnels (architecture) étaient désormais rassemblées dans une division Compaq Global Services. N’entendez pas ici ” global ” : qui propose l’ensemble des services possibles, comme dans IBM Global Services, mais au sens géographique, une entité qui couvre les services au niveau mondial. Cette fusion se traduira probablement par quelques remaniements d’organisation. Dans Compaq Global Services nous assurerons trois activités : l’intégration de systèmes, l’infogérance et le support.Vous parliez du rachat de Digital comme le premier pas de Compaq dans l’univers des services. Mais, justement, à regarder Compaq aujourd’hui, on a l’impression que l’héritage Digital a totalement disparu.Mais oui, on ne le voit plus car il est totalement intégré à Compaq. Toute notre activité services aujourd’hui est en fait un héritage de Digital et de Tandem. La branche services de Digital est devenue Compaq Services.Est-ce pour cette raison, une intégration réussie, que vous avez annoncé à terme l’abandon des puces Alpha ?Il y a un invariant dans le marché du matériel informatique : les standards de l’industrie recueillent 90 % des demandes de la clientèle. Les 10 % restants, quand ils existent, sont des marchés de niche. La conséquence de cette règle pour nous, c’est que, à quatre ans d’échéance, le 64 bits se standardisera autour d’Itanium. Par ailleurs, se maintenir au meilleur de la technologie demande d’énormes investissements.La guerre des prix actuelle permet-elle encore de tirer des bénéfices de l’activité de constructeur ? La guerre des prix existe depuis toujours dans ce milieu. Ça n’a jamais été un marché tranquille, il suffit de voir le nombre d’acteurs qui ont disparu. C’est justement ce dont il faut se méfier dans la guerre des prix : menée à outrance et sans autre stratégie, elle vous fait disparaître aussi vite que vous êtes apparus, regardez Cibox. Aujourd’hui, l’heure est à l’optimisation de l’outil de production industrielle, parce que le matériel informatique est en grande partie une commodité, comme une voiture ou un téléviseur. Du coup, il est possible de passer par des périodes de forte guerre des prix, avec de faibles marges, si, au bout du compte, c’est pour gagner plus dargent.

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Propos recueillis par Renaud Bonnet