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Patrick Roger (DoubleClick) : ” Nous avons envoyé 2 milliards d’e-mails en trois mois “

Ancien directeur de l’activité Tech Solutions de DoubleClick, aujourd’hui directeur Europe du Sud, Patrick Roger revient sur la stratégie commerciale de l’entité, recentrée aujourd’hui sur son activité technologique.



01net. :
DoubleClick a vendu ses régies publicitaires Europe à Adlink et la régie américaine à L90. Que reste-t-il ?
Patrick Roger : La partie Tech Solutions est dévenue la principale activité de DoubleClick. Elle regroupe les outils de gestion de campagne publicitaire et marketing : Dart et Dart mail. Aux Etats-Unis, Double Click rassemble Abacus et l’activité Research. Abacus concerne le traitement de données : on collecte des informations sur les internautes on-line et off-line. C’est une activité très rentable. De son côté, le segment Research propose des prestations de consulting, associées à la publication de rapports sur l’état du marché.Quelle est votre stratégie commerciale aujourd’hui ?Le développement de DoubleClick passe aujourd’hui par la division Tech Solutions. Elle propose aux équipes marketing des entreprises les outils en ligne dont elles ont besoin, comme les outils de gestion de campagnes ou les outils de gestion de média planning et de gestion des résultats. Le deuxième axe de croissance est clairement le rachat de sociétés propriétaires de bases de données, et ce de façon à développer l’activité Abacus.De nouveaux produits sont-il prévus ? Oui, à la rentrée nous lancerons un outil de tracking des sites marchands. Par ailleurs, Mediavisor, déjà utilisé aux Etats-Unis, est en bêta-test en France. Il s’agit d’un outil de gestion de média-planning qui se connecte à Dart Advertiser.Aujourd’hui DoubleClick ne possède plus de régie. Risquez-vous de perdre les contrats qui courent entre les régies et le produit Dart ?Non. Leurs ventes comprenaient l’utilisation pendant dix ans du produit Dart.Vous déteniez 80 % du marché de la gestion de bannières, est-ce toujours le cas ?Oui. Au cours du dernier trimestre, nous avons gagné une dizaine de clients en Europe du Sud, mais le rythme de croissance est moins soutenu. Nous comptons 7 nouveaux clients pour Dart version 5, et 3 pour Dart Entreprise [ancien Netgravity]. Aujourd’hui, Dart compte 1400 clients et Dart Entreprise 300 clients. Nous ne sommes pas arrivés au seuil de saturation mais les sociétés, au vu de la conjoncture, sont devenues plus prudentes.Auparavant, Dart coûtait entre 7 et 70 cents d’euro par CPM, plus un ticket d’entrée de 5 000 euros. Des prix élevés vu l’état du marché. Quelle a été votre stratégie pour conserver vos clients ?Nous nous sommes adaptés, car nous souhaitions les garder. Aussi, nous leur proposons des services 25 à 30 % moins cher qu’auparavant, mais en contrepartie nous leur demandons de rallonger leur contrat d’une période de trois ans. Le prix d’entrée est aujourd’hui de 2 500 euros. Quant au prix par bannière servie, il est en moyenne de 50 cents.Quelle est en Europe votre activité la plus prometteuse ?Dart Mail. Nous y investissons notre force de frappe. En 2001 et 2002, l’investissement sur Dart Mail a été massif avec le rachat de Flo Network (2001) et Message Media (2002). Nous avons également augmenté le nombre de développeurs. Nous avons envoyé 2 milliards d’e-mails au cours du second trimestre.Quelle est la part de cette activité dans votre chiffre d’affaires et ses perspectives ?L’e-mail représente 10 % de notre chiffre d’affaires. Nous aimerions, l’année prochaine, qu’il en représente 30 %.Quand est prévu le retour à l’équilibre de la société ?Au quatrième trimestre 2002. L’activité de ce mois d’août, d’ailleurs, devrait être déterminante.Depuis que DoubleClick a vendu son activité régie, estimez-vous être sorti d’affaire ?Notre croissance annuelle est d’environ 4,5 %, ce qui est correct mais insuffisant pour ne pas maintenir la pression sur nos coûts ! Léquipe est très motivée. Le niveau de nos produits est bon. Nous avons pour nous une large couverture, ce qui nous a permis de séduire les clients comme Yves Rocher ou encore de vendre des prestations globales. Mais nous devons nous battre.

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Valérie Siddahchetty