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Patrick Bellin (TowerCast) : ‘ Avec la fin du monopole de diffusion de TDF dans l’audiovisuel public, notre marché va doubler ‘

Ancien d’IBM, du groupe Bouygues, de 9 Télécom et de GTS Omnicom, Patrick Bellin a rejoint TowerCast (filiale du groupe NRJ) en 2000. Principal concurrent de TDF dans la radiodiffusion, il espère obtenir la diffusion de deux des
six multiplex de la future TNT.

De combien de points hauts dispose TowerCast ?Nous avions 300 sites mi-2000 et en avons environ 500 à ce jour. Notre métier, ce sont les points hauts multitechnologies (BLR, UMTS, TNT, faisceaux hertziens) en vue directe. Les toits d’immeubles, comme pour le déploiement
d’un réseau GSM, ne sont pas notre fonds de commerce. Nous nous positionnons surtout sur les points de concentration de stations de base, notamment dans la perspective de l’UMTS, en les interconnectant par des faisceaux hertziens.Vous fondiez, à l’époque, de grands espoirs dans la BLR. Où en êtes-vous aujourd’hui ?Nous avions, en effet, la BLR parmi nos axes de déploiement. Malgré les déboires des titulaires de licences, nous sommes les seuls à avoir gagné de l’argent sur ce marché. Sur nos sites parisiens, nous avons eu les quatre opérateurs
(FirstMark, Broadnet, Landtel et Squadran) pour clients. Aujourd’hui, nous opérons encore une vingtaine de sites en région parisienne et quelques-uns à Lille, Marseille et Lyon.Quel est votre part de marché dans la diffusion FM, votre principale activité ? Avez-vous des projets spécifiques, compte tenu de la fin prochaine du monopole de diffusion de TDF envers le groupe Radio France ?Il y a environ en France 6 000 fréquences FM, dont 3 000 pour Radio France. Nous détenons 22 % du marché des 3 000 fréquences qui nous sont accessibles. Avec la transposition du
‘ paquet ‘ de directives télécoms en droit français, TDF va perdre son monopole de diffusion en analogique. Du coup, notre marché potentiel va doubler.Où en est-on du ‘ dégroupage ‘ de l’accès aux sites de TDF ?Des études sont en cours afin que nous puissions nous y déployer d’ici à la fin de l’année, début de l’année prochaine. Sachant que vingt-neuf sites de TDF desservent 50 % de la population française, cela nous ouvre certaines
perspectives. Et ce n’est pas parce que TDF diffuse de la télévision depuis cinquante ans que nous ne sommes pas légitimes. Nous avons ainsi démontré que nous étions capables de diffuser de la TNT sur Paris.La TNT est une technologie assez controversée. Comment pensez-vous que cela va évoluer ?Nous sommes prêts à démarrer. Nous connaissons les caractéristiques des sites à équiper, et nous avons les logiciels d’administration requis. Nous aurions préféré le Single frequencies network (SFN), cependant,
nous maîtrisons également la technologie du Multiplex frequencies network (MFN). La TNT représente aussi un enjeu en termes de mobilité de la télévision. Elle est, de toute façon, incontournable. À Berlin, le régulateur a imposé
non seulement la TNT, mais également l’arrêt définitif de la diffusion analogique. Cela risque d’être contagieux…Que pensez-vous de la faculté pour la TNT de permettre aussi l’accès à internet ?La TNT se diffuse dans une porteuse de 34 Mbit/s, dont 24 Mbit/s utiles. Il reste donc un résidu de 10 Mbit/s de bande passante, permettant d’insérer du trafic IP (ou de diffuser de la radio) dans chaque
multiplex grâce au protocole DVB-T. C’est une technologie que nous maîtrisons bien, et que nous prévoyons d’expérimenter d’ici peu dans une ville moyenne. C’est même la technologie de téléchargement la moins chère qui existe !

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Henri Bessières