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Patrick Avril, esthète et ergonome des interfaces graphiques

Ce designer modèle les interfaces homme-machine pour le monde de l’industrie et de l’informatique. Il est à l’écoute des maîtres d’?”uvre et se met à la place des utilisateurs.

Au sein de son école parisienne d’arts appliqués, Patrick Avril aurait dû logiquement se tourner vers le design de produits. Mais il a préféré se pencher sur les interfaces graphiques, ces passerelles entre machines et êtres humains, y pressentant un avenir pour le design. “L’interface graphique est une évolution naturelle de l’objet. Ce dernier tend de plus en plus à disparaître. Il n’y a qu’à voir la fusion entre un appareil photo et un lecteur MP3 ou un téléphone mobile. De plus en plus d’appareils vont se doter d’interfaces graphiques.” Au sortir de l’école, Patrick Avril devient travailleur indépendant et collabore avec des agences web, notamment pour la création de sites internet. C’est en s’associant, en 1998, à l’agence Fonctions Design qu’il peut enfin se consacrer aux interfaces.

Allier qualité graphique et règles ergonomiques

Aujourd’hui, à l’écouter, le marché mûrit. Les entreprises n’assimilent plus forcément le design et l’ergonomie à du luxe, “à un apport uniquement stylistique”. Estimant que la qualité de l’interface graphique devient prépondérante, les entreprises passent désormais des appels d’offres. Patrick Avril travaille pour l’industrie et des sociétés comme Air Liquide ou Renault, mais aussi pour des grands comptes informatiques, comme la Caisse des dépôts et consignation et le monde administratif. Pour lui, le designer d’interfaces se sert des grands principes d’ergonomie comme socle : “Ils donnent des règles plutôt scientifiques ?” par exemple, la capacité de mémorisation moyenne d’un utilisateur.”L’aspect graphique, allié à une lecture qualitative du cahier des charges, permet d’aller au-delà des préconisations ergonomiques et de “proposer des solutions concrètes”. Le designer n’est pas là “pour faire la révolution” ni pour imposer tel ou tel choix technique. “Nous ne nous substituons pas aux autres métiers.” Il est à l’écoute des développeurs et doit se mettre à la place des utilisateurs. Patrick Avril sent que sa démarche a un aspect “précurseur”. D’autant que, “dans les écoles d’ingénieurs, on n’enseigne pas assez l’ergonomie, on n’explique pas comment organiser un écran”. L’avenir, selon lui, est donc prometteur. “Entre les interfaces pour produits, pour places de marché ou pour sites internet, par exemple, il y a encore tant à faire.”

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Guillaume Deleurence