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Passés les premiers tâtonnements, les places de marché trouvent leur voie

Positionnement, fonctionnalités, technologies : les survivants des places de marché publiques forts de leur expérience, sont prêts à accueillir les entreprises.

Depuis que le vent de la mode ne les porte plus, c’est dans une relative indifférence médiatique que se développent les places de marché publiques. Etant donné la conjoncture et les sommes investies, les erreurs technologiques ou de positionnement se sont payées très cher. Certains, comme Industrysuppliers ou Marketo, n’ont pas résisté. Les survivants, quant à eux, poursuivent lentement mais sûrement leur parcours et tirent les premiers enseignements sur leur activité.Premier constat : une place de marché n’est pas une halle aux grains. L’idée d’un grand espace de rencontre virtuel ouvert à tous a vite tourné court. Désormais, les places de marché publiques ne le sont que du point de vue des fournisseurs. Aux acheteurs, elles proposent un espace privatif et personnalisé où mener leurs négociations et suivre leurs transactions. C’est pourquoi les places de marchés publiques se baptisent maintenant plus volontiers opérateurs de places de marché privées.

S’affranchir de la complexité technique

Une autre leçon concerne ce que Jean-François Cazenave, président du directoire d’Hubwoo, appelle le “grand quiproquo” des catalogues. Contrairement à l’idée répandue initialement, les achats sur ces catalogues ne représentent pas plus de 20 % des transactions. La majorité sont des offres configurées ou ad hoc, pour lesquelles produit et fournisseur sont déjà connus. Dès lors, de nouvelles fonctionnalités ont dû être développées ?” par exemple, chez Avisium, un module de gestion des litiges ?” et la séparation entre le sourcing et la gestion des achats proprement dite a été clarifiée.Enfin, il est apparu que la technologie était bien le point le plus délicat qu’avaient à prendre en charge les opérateurs de places de marché. Ceux-ci ont deux problématiques techniques à résoudre : la gestion de contenu ?” concernant tant l’information que les processus partagés ?”, et l’intégration des systèmes et leurs performances, soit la “plomberie” sous-jacente. De fait, la résolution de cet enfer technique est devenue le véritable savoir-faire des opérateurs de places de marché. “C’est notre c?”ur de métier”, résume Thierry Gadou, PDG d’Avisium.Pour les entreprises, s’affranchir de la complexité technique représente l’un des principaux intérêts de l’adhésion à une place de marché. Les fournisseurs évitent de multiplier les connexions, tandis que les acheteurs peuvent se concentrer sur l’inévitable réorganisation de leur service achat. “Quand nous avons un problème opérationnel ?” la façon d’aborder un processus d’approbation, par exemple ?”, nous réfléchissons à l’organisation, et l’opérateur de la place de marché envisage la réponse technique”, explique Jean-Philippe Collin, vice-président du sourcing mondial de Thomson Multimédia et responsable du développement d’un système de gestion des achats basé sur Hubwoo. “Mais, il s’agit d’intégration de systèmes, prévient Thierry Gadou, et ce sont des projets qui durent six à neuf mois”.Ces retours d’expérience semblent aujourd’hui inciter de nombreuses entreprises à suivre les traces des pionniers. La persévérance des opérateurs de places de marché paraît donc devoir payer. Mais un peu moins vite que ce qu’espéraient certains financiers.

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Jean-Baptiste Dupin