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Pascal Nègre souhaite qu’on laisse une chance à la Hadopi

Lors d’un passage à l’antenne de LCI, le PDG d’Universal Music France a fait le point sur les premiers effets de la Hadopi. Selon lui, il serait encore trop tôt pour l’enterrer.

Fervent défenseur de la Hadopi (1) lors de sa création, Pascal Nègre continue à lui apporter son soutien. Lors d’un passage à l’antenne de LCI, le PDG d’Universal Music France regrette que certains souhaitent déjà l’enterrer, comme le Parti socialiste en a émis l’idée. Il faut « la laisser évoluer et faire son travail. Et on pourra décemment tirer des conclusions d’ici un an », a-t-il déclaré. Le fait que d’autres pays, comme la Nouvelle-Zélande, se dotent à leur tour de systèmes de riposte graduée est selon lui la preuve que l’idée a du bon. Adopté cette semaine, le dispositif néo-zélandais prévoit des peines allant jusqu’à 15 000 dollars d’amende et une coupure de six mois d’Internet pour ceux qui se seraient livrés au téléchargement illégal.

50 % de téléchargements en plus sur iTunes

Selon Pascal Nègre, la Hadopi vise surtout les « pirates du dimanche », autrement dit les internautes qui téléchargent un morceau de temps à autre. Il affirme que « la phase 1, qui est l’envoi d’e-mails, a l’air de marcher, car ils en ont envoyé beaucoup et la Hadopi est passée à la phase 2 avec l’envoi de recommandés. Le but est que personne ne passe en phase 3 », celle qui correspond à une suspension de la connexion à Internet, soumise à l’accord d’un juge. La menace que représente la Hadopi conduirait ces pirates amateurs à se tourner vers les circuits de distribution légaux.  

« Tout téléchargement pirate ne va pas se transformer en vente, on le sait. Mais clairement quand on voit les progressions depuis l’année dernière, avec des progressions des téléchargements de plus de 50 % sur iTunes, on voit que ce cadre pousse les gens vers des systèmes vertueux », explique le PDG d’Universal.

Mais si la Hadopi est surtout destinée à impressionner les pirates occasionnels, en revanche ceux qui ont « 10 000, 15 000 titres sur leur disque dur » et qui se voient qualifiés de « dingues » car leur vie ne suffirait pas à les écouter dans leur intégralité ne sont pas à l’abri de représailles. « Nous allons continuer à faire des actions et je ne serais pas étonné que dans les semaines qui arrivent un certain nombre d’internautes, qui eux sont des malades – on est dans la cleptomanie –, aient des problèmes. »

(1) Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet.

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La rédaction