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Paris prête à rebrancher le Wi-Fi dans ses bibliothèques

La municipalité a procédé à des mesures prouvant des niveaux d’émission inférieurs aux normes réglementaires. La Ville et les syndicats continuent de s’opposer sur le sujet.

Il y a un an, pour raisons sanitaires, la Ville de paris débranchait le Wi-Fi dans quatre bibliothèques municipales. Au début du mois d’avril, le déploiement de ce type de connexion était suspendu à la Bibliothèque nationale François Mitterrand. Et début mai, les bornes étaient débranchées à la bibliothèque universitaire Sainte-Geneviève. Le tout en vertu d’un moratoire sur le déploiement du Wi-Fi voté par le Comité d’hygiène et de sécurité (CHS). Or la Ville de Paris s’apprête à revenir sur ces décisions.A la suite de mesures réalisées sur place, elle a annoncé en fin de semaine dernière que les niveaux d’ondes électromagnétiques étaient largement en-dessous des normes, “ de 80 à 400 fois inférieurs ”. La Ville affirme également qu’“ aucune pathologie n’a été diagnostiquée ” chez les agents des bibliothèques. Tout le débat sur la nocivité du Wi-Fi dans ces établissements était en effet né de ce que plusieurs agents disaient avoir été rendus malades par ces ondes.

Récusation d’experts

En tout cas, la remise en cause du moratoire et la remise en route des bornes Wi-Fi débranchées est à l’ordre du jour du prochain CHS, le 18 septembre prochain. Mais les représentants du personnel CGT, FO, CFTC, Supap-FSU, Union des cadres de Paris et UNSA, hostiles au Wi-Fi, ont affirmé qu’ils boycotteraient la séance, estimant que pour des raisons de procédure, le vote en faveur du retour du Wi-Fi est d’ores et déjà acquis.“ Ce ne sont pas les mesures que nous remettons en cause, explique Agnès Dutrevis au Supap-FSU, mais le protocole selon lequel elles ont été mises en place ”. Le syndicat, soutenu par les associations Agir pour l’environnement (AGE) et Priartem, estime que ce protocole est celui des mesures de fréquences GSM et n’a jamais été adapté au Wi-Fi.Il accuse également la Ville d’avoir désigné des experts (du laboratoire de la Préfecture de police et de Veritas) sans en passer par un vote en CHS. Par ailleurs, la Ville a récusé les experts proposés par les syndicats, à savoir des chercheurs du Criirem (1). De leur côté, AGE et Priartem ont réagi pour dénoncer “ l’empressement et l’entêtement avec lequel la Mairie souhaite généraliser une technologie sans fil, le Wi-Fi, dont les conséquences sanitaires demeurent largement inconnues ”.La Ville de Paris se contente de rappeler qu’avec les mesures réalisées, ses installations Wi-Fi sont dans les règles. Elle préfère attendre la CHS de jeudi prochain pour éventuellement commenter plus avant.(1) Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques

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Arnaud Devillard