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Palm au bord du gouffre

Les finances du premier vendeur d’assistants personnels sont au plus mal. Guerre des prix et lancement raté de produits mettent la société en difficulté.

En mars 2000, Palm faisait une entrée spectaculaire à Wall Street, sa capitalisation boursière dépassant un temps celle d’Apple ou de Compaq. Aujourd’hui, cet ex-chouchou a été relégué au fond de la classe par la plupart des analystes.L’action Palm ne vaut plus, dorénavant, que 15 % de sa valeur initiale. Chiffre d’affaires en chute libre et pertes en nette croissance effraient la Bourse. Des déboires que Palm met sur le compte du lancement raté d’un produit : le m500.Jeudi soir, la société a revu drastiquement à la baisse les prévisions de résultats de son dernier trimestre fiscal, qui se clôture fin mai. Le chiffre d’affaires oscillera entre 140 et 160 millions de dollars, contre une fourchette initiale entre 300 et 315 millions. Les pertes, elles, tourneront autour de 180 millions de dollars, contre 80 prévus initialement.

Du retard dans la mise en place du m500

L’an dernier, sur la même période, Palm avait vendu pour 350 millions de dollars d’assistants personnels, engrangeant 13 millions de bénéfices. Chez Palm, on accuse le m500 et son équivalent couleur, le m505. Dotés d’une nouvelle version de PalmOS et de connecteurs d’extension, ces deux modèles haut de gamme devaient relancer la croissance de la société. Mais ne sont arrivés qu’au compte-gouttes dans les magasins.Selon la société, plutôt que de se procurer d’anciens Palm, les utilisateurs ont alors retardé leur achat, dans l’attente des m500. Une vision optimiste des événements, qui ne tient pas compte de la concurrence des Handspring et autres Compaq. Engagé dans une compétition acharnée, Palm multiplie depuis quelques mois promotions et réductions de prix, et met en avant ses peu coûteux m100. Les parts de marché ne se transforment plus alors en espèces sonnantes et trébuchantes.

Une trésorerie bientôt à sec

Palm devrait avoir du mal à rebondir. Sa monnaie virtuelle ne vaut désormais plus grand chose. Ses actions sont tombées si bas que la société a dû renoncer à l’acquisition de l’éditeur de logiciels de synchronisation Extended Systems. Un échec qui pourrait handicaper sa future stratégie d’ entreprise.Mais Palm pourrait aussi manquer d’argent tout court. Certains analystes estiment que, d’ici à novembre, le cash devrait se raréfier dans la compagnie. Si le m500 ne tient pas ses promesses commerciales, lavenir de Palm pourrait se révéler compromis.

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Ludovic Nachury, correspondant à New York