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Paiements sécurisés : Kleline met la clef sous la porte

Stupeur dans le microcosme français du commerce électronique : le groupe bancaire BNP-Paribas met fin à l’activité de sa filiale Kleline, éditrice de systèmes de paiements sécurisés sur Internet. Aujourd’hui, ses outils sont utilisés par plus de 500 sites marchands dans le monde.

Selon le communiqué de BNP-Paribas publié vendredi 21 janvier au soir, tous les développements actuels de Kleline devraient être abandonnés, même si “les contrats commerciaux en cours seront honorés jusqu’à leur terme”. Notons que la société, créée en 1996, vendait ses solutions via trente-quatre partenaires commerciaux, parmi lesquels on trouve notamment Intershop, IBM, Microsoft, France Télécom ou encore Integra. La société avait par ailleurs lancé en octobre dernier un nouveau service de paiement baptisé K-Wallet et qui s’apparente à un portefeuille virtuel pour les micropaiements.
Cette fermeture a en tout cas provoqué un véritable électrochoc chez les cinquante salariés de un site de protestation. “Impossible d’accepter pareille décision. Nous marchions du tonnerre et nos systèmes de paiement ont assuré plus de 435 105 transactions en 1999 avec une croissance de plus de 350 % “,. assure un des salariés qui tient à garder l’anonymat.
Même Abdallah Hitti, directeur général de Kleline, ne cache pas sa déception. “Kleline, c’est mon bébé, je ressens la décision dans mes tripes. Dans les fusions-acquisitions, il est normal que les doublons soient éliminés, mais je suis vraiment peiné que BNP-Paribas choisisse de supprimer notre filiale et préfère mettre en avant les solutions de sécurité de paiement de la BNP, comme Telecommerce, au détriment des solutions Kleline qui ont pourtant de l’avance sur le marché”.
La première raison avancée de ce désengagement est le recentrage de la stratégie Internet de BNP-Paribas dans des technologies de paiement basées sur carte à puce (Cyber-Comm et le projet de porte-monnaie électronique Moneo). Le système propriétaire de Kleline semblait aussi déranger un groupe qui se dit tourné vers l’utilisation des “standards de l’Internet “. Reste que les technologies Moneo et Cyber-Comm sont tout autant propriétaires.
Les salariés de Kleline espèrent désormais une réaction massive de leurs clients. Ils ont envoyé ce week-end 800 messages électroniques à travers le monde expliquer la situation. “Nous avons mal d’avoir si bien commencé et d’être la première start-up du Web français à mourir “, peut-on y lire.
Et si le groupe BNP-Paribas envisage de reclasser tous les salariés de Kleline au sein de ses propres structures de commerce électronique, l’atmosphère est plutôt au départ dans la société. “Kleline est un vrai vivier de talents. Ils n’ont donc aucun souci à se faire quant à leur avenir “, assure Abdallah Hitti. Et l’un des salariés affirme que, ce week-end, 24 propositions demploi sont déjà parvenues sur le site collectif.

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La rédaction