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Oxford se dote d’un centre de recherches sur Internet

L’Oxford Internet Institute verra le jour cet automne. Avec un budget de 24,5 millions d’euros, ce nouveau centre de recherche anglais étudiera l’impact d’Internet sur la société.

Ce centre a pour objectif de croiser études économiques, juridiques, technologiques et politiques pour s’imposer aux gouvernements comme le premier conseiller fiable et indépendant.La recherche sur le média Internet et ses effets ne date pas d’aujourd’hui. Parmi les centres ou organisations les plus connus, on compte First Monday, Berkeley, ou encore l’ Université de Provence ou celle de Compiègne. Pourtant, la célèbre université d’ Oxford n’a pas hésité à se présenter, vendredi dernier, comme le ” premier centre européen de recherche sur Internet”, l’Oxford Internet Institute (OII).Sa particularité ? L’assurance du prestige par le nom, l’association de chercheurs de domaines différents, une communication offensive visant à prendre le devant de la scène dans le secteur de la recherche.L’OII annonce sa volonté d’étudier l’impact d’Internet sur la société, afin de donner aux gouvernements un ” conseil indépendant ” sur les politiques à mener. L’influence d’un tel centre se veut donc, à terme, considérable.Un nom prestigieux, Oxford, associé à une somme rondelette, 24,5 millions d’euros, permettent d’ailleurs d’entrevoir la place que ce centre entend occuper dans les années à venir : ” En mettant en commun le fruit des recherches du pays, j’espère que cet institut deviendra un leader mondial “, s’enthousiasme le secrétaire d’état anglais à l’éducation, David Blunkett.

Un champ d’étude très large

Le détail des programmes prévisionnels de recherche de l’OII est extrêmement large : application des lois, vie privé et sécurité, confidentialité, frontières entre états sur le Net et réglementation des taxes, services publiques en ligne, démocratie en ligne, fracture numérique, antiterrorisme.En bref, l’OII propose d’étudier tout ce qui touche à Internet. Le communiqué ne donne cependant aucune indication sur les méthodologies qui seront utilisées ou sur la philosophie du futur centre.L’innovation vient donc surtout de la mise en place d’une communauté de chercheurs, communauté pour la première fois communicante. Car des centres de recherches consacrés aux nouvelles technologies existent dans le monde entier.Si chaque université n’a pas de département dédié, la majeure partie d’entre elle consacre des études à la nouvelle économie où à l’impact des nouveaux médias sur la société. Quelle confiance alors accorder à un institut plutôt qu’à un autre ? Quelle légitimation, sachant que, dans les sciences humaines, tous les points de vues se défendent ?Les universités françaises communiquent peu ou rarement au grand public ou à la presse, réduisant ainsi considérablement l’accès aux résultats de leurs recherches.Une alternative s’offre donc à la France : suivre un mouvement désormais reconnu par tous ?” celui de l’union entre centres de recherche et d’une communication plus tournée vers le grand public et les politiques ?”, ou risquer de voir le fruit de leurs recherches éparpillé et méconnu, donc ignoré.

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Mélusine Harlé