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OS temps réel et Java: l’union reste à concrétiser

La machine virtuelle Java rejoint les systèmes d’exploitation temps réel. Mais les productions manquent à l’appel.

L’admission de Java dans le cercle des fournisseurs de systèmes d’exploitation temps réel (SETR) a pris du temps. Le numéro un de ce marché, Wind River, a certes commencé à travailler sur la plate-forme embarquée de Sun il y a trois ans. Toutefois, “il n’y a qu’un peu plus d’un an que nous proposons PersonalJava sur VxWorks “, indique Eric Faure, responsable ingénierie d’application chez Wind River Systems France.La dernière édition 2000 du salon RTS (Real-Time Systems) a pourtant révélé une accélération du phénomène : tous les spécialistes des SETR vantaient, avec plus ou moins de bruit, leur récente aptitude à exécuter du code Java sur leur système (voir tableau). Un étalage de savoir-faire qui n’a rien de fortuit. Il survient à l’heure de l’imminence du raz de marée des dispositifs Internet embarqués (décodeurs télé, ardoises Web, terminaux de navigation, etc. ), pour lesquels “Java se destine à devenir l’un des composants standards”, comme le pense le PDG de QNX Software Systems, Dan Dodge. Ainsi, le groupe de travail chargé de la définition de la spécification de la plate-forme universelle de vidéo interactive DVB (Digital Video Broadcast) vient, dans une optique de mise en ?”uvre, de considérer l’API JavaTV, de Sun.

Un browser Web Java embarqué ne dépasse pas 200 Ko

Paradoxalement, le patron de QNX est formel :” Java n’est pas fait pour le temps réel dur. “ Autrement dit, le temps passé par une fonction Java à exécuter ses instructions n’est pas prévisible. Ce qui est difficilement compatible avec un environnement à fortes contraintes. ” Nous assisterons plutôt à une utilisation mixte de PersonalJava et de l’OS temps réel “, poursuit Dan Dodge, qui illustre ainsi son propos : “La gestion native de fichiers musicaux MP3 dans une automobile incombera davantage à Neutrino (le SETR Posix de QNX, Ndlr), tandis que l’interface graphique de lecture des morceaux sera élaborée en Java. “ Reste que, même dans cette approche hybride, il faudra chercher à améliorer les performances de la machine virtuelle Java (JVM). Des trois principales disponibles sur le marché ?” Sun (PersonalJava), IBM (J9) et HP (Chai) ?”, celle dIBM emporte les faveurs de Dan Dodge, qui estime qu’elle ” dispose du ramasse-miettes (*) le mieux optimisé “.Si la JVM n’est pas censée satisfaire des temps de réponse très serrés, elle a, en revanche, d’autres atouts. D’une part, le code qu’elle interprète est compact. “Un browser Web Java embarqué ne dépasse pas 200 Ko”, explique Eric Faure, qui évoque l’usage d’un tel navigateur (en particulier, celui d’Espial, partenaire de Wind River) pour configurer à distance une imprimante. D’autre part, avec Java, pour simuler son application, le développeur n’a pas besoin d’une cible matérielle finale, puisque celle-ci n’est autre que la JVM. Pour la conception et le débogage de logiciels Java embarqués, Wind River s’appuie alors sur des outils communément rencontrés dans l’informatique de gestion, tels que Visual Café, de Symantec/BEA, ou VisualAge for Java, d’IBM. Toutefois, si de tels applicatifs semblent prometteurs, les fournisseurs de SETR n’ont toujours pas de référence sous la main : “C’est en cours. Notamment dans le secteur automobile, aussi bien chez les constructeurs que chez les équipementiers. Mais, là, le secret est bien gardé”, affirment-ils de concert(*) Garbage collector : gestion automatique de la mémoire.

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Stéphane Parpinelli