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Oracle dans la course aux progiciels pour PME

Malgré l’échec de son offre progicielle en mode hébergé, Oracle persiste. Avec E-Business Suite Special Edition, l’éditeur revient à la charge sur le marché des PME avec un PGI prêt à l’emploi.

Dépassé par IBM sur le marché global des bases de données (34,6 % de parts de marché pour IBM, contre 32 % pour Oracle en 2001, source Dataquest), Oracle cherche un second souffle. Si la firme de Larry Ellison maintient l’avantage sur le segment des SGBD relationnels, il domine également celui des bases de données pour PGI, avec 53 % de parts de marché (source AMR).

L’éditeur souhaite néanmoins retrouver sa première place, et doper les ventes de ses logiciels d’infrastructure. Pour ce faire, il lorgne du côté des PME, réservoir prometteur de croissance, avec la commercialisation en France de son PGI E-Business Suite Special Edition. Une annonce en forme de récidive, qui fait suite à l’échec de son offre en mode FAH annoncée en octobre 2001 et vite arrêtée par manque de clients.

‘ E-Business Suite Special Edition est une version préconfigurée et limitée à 25 utilisateurs de notre offre grands comptes. Elle s’adresse aux PME qui comptent entre 100 et 500 salariés et repose sur des modules de gestion des achats, des ventes, de la comptabilité, des stocks et des rapprochements bancaires ‘, souligne Jean-Jacques Triboulet, responsable marketing de l’offre pour PME chez Oracle.

L’offre comprend le serveur d’applications J2EE 9iAS (licence Orion) et la base de données généraliste Oracle9i. D’après Oracle, séduire les PME avec des applications d’entreprise est un objectif viable, à condition de proposer une ‘ version non bridée du progiciel. L’entreprise qui le souhaite peut acquérir des modules supplémentaires consacrés à la gestion de la chaîne logistique, des ressources humaines ou de la production ‘, poursuit Jean-Jacques Triboulet.

Né d’une démarche de consultation auprès de leur base installée, le produit révèle néanmoins des limitations dues à sa conception. Si les préparamétrages permettent d’afficher des feuilles comptables prêtes à l’emploi, il ne faudra pas compter sur l’élaboration de processus de fabrication. E-Business Suite Special Edition est donc destinée avant tout aux sociétés qui opèrent dans le secteur du commerce et des services plutôt qu’à celles produisant des biens manufacturés.

Le flou tarifaire

Pour crédibiliser son offre PME, Oracle avance d’autres arguments : ‘ Quatre à six semaines sont nécessaires pour déployer l’intégralité d’E-Business Suite Spécial Edition. Nous souhaitons pratiquer une politique de prix modéré. Un de nos clients a déboursé 100000 euros pour quinze utilisateurs, matériel, logiciels, services, maintenance et formation en ligne compris ‘, détaille Jean-Jacques Triboulet.

Oracle reste toutefois peu disert sur le détail des prix pratiqués par module et par utilisateur nommé. Le sujet est devenu sensible pour ce spécialiste des revirements tarifaires. Ainsi, au-delà de 25 utilisateurs, les entreprises devront acquérir un pack de dix licences supplémentaires, pour un prix non communiqué.

Pour mémoire, en février 2002, l’éditeur modifiait la tarification de son PGI grands comptes E-Business Suite sans consulter ses clients. La licence par module était alors abandonnée au profit d’une facturation à l’utilisateur nommé (4 000 dollars par utilisateur pour les modules finance, marketing, gestion des stocks et 400 dollars pour les applications en kiosque).

Côté intégration, Oracle fait montre de sa connaissance du marché des PME. Les partenaires retenus pour assurer l’intégration du produit ne sont donc pas des grandes enseignes du conseil, mais bien des spécialistes, dont l’implantation demeure essentiellement régionale. Les élus, Softa Conseil, I-Orga et Alpha Technologies, déjà partenaires pour le progiciel générique, rayonnent en effet sur l’Île-de-France.

Linux en standard

Quant au matériel, les intégrateurs comptent prescrire, dans un premier temps, des serveurs de marque Fujitsu Siemens sur base Intel. Afin de diminuer au maximum les coûts d’acquisition, Oracle retient en standard l’environnement Linux Red Hat Advanced Server 2.1.

Conformément à la volonté de son président Larry Ellison, qui prône le tout-Linux, Oracle donne donc une impulsion forte au marché des applications d’entreprise en environnement libre. Encore en friche, ce marché pourrait bien profiter à Oracle, pour lequel l’entreprise n’a pas à craindre de concurrence frontale.

Les solutions Microsoft Navision, SAP Business One ou Movex d’Intentia, exploitent en effet les environnements Windows ou J2EE avec Unix. Enfin, des déclinaisons verticales destinées notamment aux secteurs de la distribution et de l’agro-alimentaire sont actuellement à l’étude.

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Fabrice Alessi et Francisco Villacampa