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Opter pour la voix sur IP

Alternative à la téléphonie, la voix sur IP est pourtant loin d’être répandue. Chère, elle peut être source d’économies, mais à certaines conditions.

Dire que l’on va gagner de l’argent avec la voix sur IP n’est pas totalement vrai. Mais ce n’est pas totalement faux non plus”, s’amuse à dire Pascal Bonamy, installateur télécoms. Cette réponse de Normand décrit cependant bien l’état des technologies de VoIP aujourd’hui. Le matériel et les infrastructures coûtent encore cher, ce qui ne permet pas aux opérateurs de proposer ces services à un prix concurrentiel, pour remplacer les communications analogiques. Mais si l’entreprise dispose déjà d’un réseau IP sous-exploité, elle peut en tirer profit pour baisser le coût des communications entre sites distants ou avec ses télétravailleurs. “Pour deux sites distants de moins d’un kilomètre et qui dépendent du même central téléphonique, on peut louer une ligne à 2 Mbit/s auprès de France Télécom, pour moins de 400 e par mois. On peut alors y raccorder des téléphones IP et supprimer les coûts de communications intersites”, explique Pascal Bonamy. Il faut toutefois prendre en compte les coûts de mise en oeuvre tels que l’analyse du trafic et l’optimisation du LAN. Chaque communication en VoIP consommant environ 30 kbit/s, il est vital de bien provisionner le service afin qu’il n’altère pas le trafic de données.Pour les télétravailleurs, en revanche, les économies sont plus immédiates : des solutions comme celles de Nortel Networks (Remote Office) ou d’Alcatel (OmniPCX Office) permettent de relier n’importe qui, depuis n’importe où, au réseau téléphonique de l’entreprise par une connexion Internet. Le télétravailleur bénéficie des mêmes services que s’il était à son bureau (messagerie, renvoi d’appels, standard). Et, bien sûr, ses appels vers l’entreprise ne sont pas facturés. Ses communications vers l’extérieur sont, elles, facturées au tarif interne, et ne font plus l’objet de notes de frais.

Réservée aux grandes entreprises

Ces solutions sont d’autant plus simples à mettre en oeuvre qu’aujourd’hui les PABX ont tendance à disparaître au profit de serveurs de télécommunications qui disposent, d’emblée, de capacités IP. “On n’installe plus que des serveurs de télécommunications [sous Unix ou Linux, Ndlr], même si l’entreprise ne veut pas faire de VoIP ! Ils offrent en série tout ce qu’un PABX propose en option… le calcul est vite fait !”, explique, pragmatique, Pascal Bonamy. Il faut compter de 27 000 à 30 000 e pour un serveur équipé de fonctions de téléphonie classique et de VoIP, auxquels il faut ajouter 200 à 400 e par poste IP.Mais, pour les communications extérieures, la voix sur IP est encore loin d’être rentable : “La VoIP ne concernera, à terme, que les grandes entreprises qui auront fait migrer leur WAN sur IP. La PME en est encore loin !”, prédit Christian Cor, directeur associé de Consotel. Même constat chez les opérateurs dont les offres brillent par leur absence : “La VoIP n’est pas une réalité commerciale, parce que le modèle économique n’est pas évident. Il n’est même pas certain qu’il y ait un avantage significatif pour les clients, car les infrastructures chez l’opérateur sont chères”, reconnaît Arnaud Giré, responsable marketing voix chez Colt Telecom. n

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Jerome Saiz