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On a testé le SWL10 de LDLC, le clavier solaire le moins cher du marché

Plutôt confortable, efficace et sans fioritures, ce clavier vendu 50 euros permet de profiter d’une connexion sans fil au PC en ne s’appuyant que sur l’énergie lumineuse – soleil ou lampes. Et bien que sa batterie ne puisse être remplacée, il est taillé pour durer.

Le clavier solaire est un de ces petits ovnis de l’informatique, ce genre de produit qui n’existe que chez un ou deux constructeurs. Une niche dans une niche dans laquelle s’invite le numéro 1 français de la vente informatique, LDLC.

Adrian BRANCO / 01net.com – Les claviers solaires sont rares, et le SW10 s’attaque frontalement au ténor du secteur, le Logitech K750.

Avec son SWL10, l’enseigne originaire de Lyon s’attaque à un marché où le seul compétiteur crédible s’appelle Logitech. Avec un premier argument de poids : le prix. A cinquante euros, c’est sans aucun doute le clavier solaire le moins cher jamais lancé.

Appairage immédiat

A.B. / 01net.com – Blanc, c’est élégant. Mais c’est aussi un peu salissant.

Branchez le petit dongle sur une prise USB A de votre PC Windows 10… et c’est tout, il fonctionne instantanément. Le SWL10 incarne un peu le summum du plug and play avec zéro paramétrage, zéro logiciel à installer. Les power users, amateurs de paramétrages personnalisés et autres fanfreluches, seront peut-être déçus, mais le commun des mortels (dont nous) appréciera de n’avoir rien à faire pour qu’il fonctionne.

Côté compatibilité, bien que le marquage des touches corresponde à un AZERTY Fr pour Windows, il fonctionne sans encombre sur un Mac (testé sur un Macbook Air 2019 sous macOS Catalina 10.15.3 via un adaptateur USB-C de marque VAVA). Il faut alors connaître par cœur les correspondances de touches (l’arobase du Mac est la touche exposant 2 sur le clavier PC), mais mis à part cela, il est 100% fonctionnel, pavé numérique inclus.

A.B. / 01net.com – Bien vu : le dongle qui se range magnétiquement sous le clavier.

Nous n’avons pas testé la compatibilité avec un PC fonctionnant sous une distribution GNU/Linux parce que… c’est comme ça – oui, nous venons de perdre 10 points dans notre « street cred » de power user. Mais nous vivrons avec, soyez sans crainte. Excellent point ergonomique : le petit dongle USB dispose d’un emplacement de rangement magnétique sous le clavier.

Point d’applications, de paramètres de luxe façon Logitech, ici on est dans le plus pur « branchez et ça fonctionne ». Restent les paramétrages de Windows évidemment.

Bon confort de frappe

A.B. / 01net.com

Sans égaler le dernier clavier haut de gamme Craft de Logitech, le SWL10 offre un bon confort de frappe, globalement au niveau du K750 de Logitech. Le plastique employé n’est pas aussi « élégant » que ceux utilisés pour les modèles plus chers de Logitech mais, hé, c’est un clavier solaire sans fil à 50 euros !

La course des touches est similaire à celle des claviers chiclets de PC portables milieu de gamme, le bruit est bien contenu et le marquage des touches semble tenir la route – même s’il est impossible de s’engager sur le long terme à moins de l’utiliser pendant un an… Seul petit reproche, le léger manque de rigidité du plastique de la coque. Loin de se gondoler ou d’être mou, il manque juste, très subjectivement, d’un peu de tenue.

A.B. / 01net.com – Le marquage des touches “Fx” doublé d’une fonction en bleu n’est pas des plus visibles.

Dédié à un travail bureautique intensif, le SWL10 n’est pas un clavier de gamer. Mais il permet évidemment de jouer sans soucis – on l’a testé sur Doom (2016) et sur Starcraft II – dès lors que la réactivité n’est pas un élément-clé. On oublie les PUBG et autres jeux ultra agressifs en mode compétition, mais pour le reste, « ça le fait ». 

Du côté de l’aspect des touches – tout le monde ne frappe pas les yeux fermés – le marquage des lettres est légèrement trop « discret ». On aurait subjectivement apprécié des lettres/icônes un tout petit peu plus larges et grosses. Mais au moins, les touches sont moins brouillonnes que certaines du clavier MX Keys de Logitech – excellent par ailleurs.

De la durée de vie de la batterie…

A.B. / 01net.com – Point d’accès à la batterie, les deux parties plastiques sont thermosoudées au laser.

Si vous lisez 01net.com de manière régulière, vous vous remémorerez peut-être la « saga » du Logitech K750. Un clavier solaire pour lequel nous avons eu un peu de mal (euphémisme) à obtenir une batterie de rechange (en bref : le clavier était considéré comme jetable une fois la batterie morte (épisode 1), mais Logitech a pris conscience du problème (épisode 2) et a pris toutes les mesures pour permettre son remplacement (épisode 3).

Avec un tel précédent, il était logique que nous accordions une attention toute particulière à ce SWL10 : si nous sommes exigeants avec Logitech, nous nous devons d’en faire de même avec les autres acteurs. Et nous ne vous cacherons pas que les premiers éléments de réponses à nos questions fondamentales – « où est donc la batterie ? Comment la change-t-on ? Quelle est sa durée de vie ? » – furent, de prime abord, plutôt inquiétants. Parce que la batterie est intégrée au clavier et qu’il n’y a pas de trappe d’accès.

Il n’y a d’ailleurs aucun moyen d’ouvrir le clavier : les éléments supérieurs et inférieurs sont thermosoudés au laser. Donc, on est face à un produit avec une batterie que l’on ne peut changer qu’en ouvrant de force les deux capots au risque (évidemment) de les abîmer. Scandale ? Que nenni : LDLC était au courant du « scandale » Logitech/01net.com (si, si) et surtout semble avoir réussi à avoir trouvé une bonne parade.

S’adapter aux limites industrielles

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A.B. / 01net.com

 « Nous ne sommes pas Logitech et n’avons pas leurs moyens », nous explique-t-on à la direction technique des produits LDLC. « Pour ce clavier, nous avons récupéré un moule (de plasturgie, ndr) de clavier et nous avons refait la partie supérieure ce qui nous a coûté plusieurs dizaines de milliers d’euros. Refaire la partie supérieure pour y mettre une trappe, y ajouter une prise USB, etc. aurait alourdi la facture d’au moins 20.000 euros », nous a-t-on précisé.

Face au géant Logitech, marque globale qui profite donc d’un effet d’échelle sans commune mesure avec une entreprise dont la sphère de commercialisation est limitée à la zone francophone européenne, LDLC se doit d’être moins cher. Et doit donc composer avec certaines limites.

« Du point de vue protocole de communication, nous avons choisi une technologie HF et non Bluetooth, car elle est bien plus économe en énergie », continue-t-on à Lyon, siège de LDLC. Ensuite vient le choix de cette source d’énergie. « Les batteries au lithium-ion posent plusieurs problèmes. De stockage d’une part : si on n’arrive pas à faire tourner le stock en 18 mois elles risquent de mourir de décharge dans le noir ce qui reviendrait à tout jeter. Et quand elles meurent après des années d’utilisation, il faut les remplacer pour que le produit fonctionne à nouveau. » Ce que nous avons constaté avec le K750, qui ne pouvait plus fonctionner lorsque la batterie est vraiment morte.

La technologie NiMH moins contraignante que le Li-Ion

A.B. / 01net.com

La solution est venue d’une batterie plus simple, mais plus robuste dans le temps. « Nous avons donc intégré des batteries NiMH car ce sont des accumulateurs dont la capacité décroît de manière linéaire », LDLC continue. Et selon les modèles de l’entreprise « même si les usages sont très variables selon les utilisateurs, les actuateurs de touches devraient tenir 10 ans. Ce qui correspond à la durée de vie de l’accumulateur intégré ».

Mieux encore, contrairement au Logitech K750 qui cesse de fonctionner dès lors que la batterie est vide, il n’en va pas de même pour le NiMH. « Même une fois la batterie complètement morte, puisqu’on est en HF et non en Bluetooth, la moindre source lumineuse alimentera suffisamment le circuit du clavier pour qu’il fonctionne. Sauf à taper dans l’obscurité totale d’une cave, le clavier tiendra alors aussi longtemps que durent les touches ». Touché.

NOTRE AVIS

Outre le fait que nous apprécions la transparence de LDLC, la solution technique trouvée par les équipes techniques de l’entreprise nous paraît sensée, même sans prendre en compte le contexte industriel. Logitech offre certes une solution technique plus pointue (le Bluetooth propriétaire Unifying de la marque est bien plus riche en fonctions), mais aussi plus gourmande en énergie. La sobriété énergétique du SWL10 et le choix d’une batterie qui ne court-circuite pas le produit lorsqu’elle est en fin de vie est une bonne solution. Qui permet à LDLC de proposer un clavier solaire », sans fil et à touches « chiclet » confortables à moins de 50 euros.

Note : 3.9/5

Fiche technique du clavier LDLC SWL10

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