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On a testé le PC sac à dos qui veut nous libérer des contraintes de la VR 

Les allemands de XMG sont les premiers à dégainer leur PC sac à dos pour la réalité virtuelle, le Walker Backpack VR. Voyons s’il forme avec le casque HTC Vive le duo de choc qu’on attendait.

Premier du genre à être testé par 01net.com, le XMG Walker VR Backpack surfe sur la petite vague des sacs à dos VR. Son but ? Se loger dans le dos d’un porteur de masque de réalité virtuelle HTC Vive pour le libérer de toute entrave, généralement causée par les mètres de câble nécessaires au fonctionnement de la VR. C’est beau, non ?

Apparus quelques semaines avant le Computex 2016 au cours duquel, d’ailleurs, nous avions pu tester les prototypes MSI et Zotac, les PC à porter sur le dos commencent tout doucement à arriver. Les allemands de Schenker Technologies sont les premiers à dégainer un modèle finalisé et fonctionnel sous leur marque XMG. Ce dernier est uniquement disponible à la vente sur la Toile, à partir de 3000 euros.

Un prix élevé que les porte-paroles de la marque justifient de la sorte : ce sac à dos a vocation à être utilisé à grande échelle par les pros et les développeurs. Pour le moment, le grand public n’est pas véritablement une cible, compte-tenu du prix identique à celui d’un excellent PC de jeu fixe ou portable. Mais qu’à cela ne tienne, nous étions curieux et en avons demandé une version en test.

LM/01net.com

Tel un escargot, l’accro à la VR porte son PC sur le dos

Sans détour, le Walker VR Backpack n’est absolument pas séduisant. Au premier contact, on a l’impression d’avoir affaire à une grosse coque en plastique, un peu grossière, à laquelle se sont greffées des bretelles de sac à dos. Une fois harnaché, notre premier sentiment se confirme : le Walker n’est pas très confortable. Le fond du boîtier est droit, rigide et malgré le petit matelassage, la sensation d’avoir une planche sur le dos est omniprésente.

Les bretelles réglables sont, elles, un petit peu plus rembourrées que la dorsale. Cependant, le poids de l’engin (3,8 kg) se fait quand même sentir au bout de 10 à 15 minutes. Heureusement, il est possible d’affermir le maintien de l’ensemble avec une sangle au niveau du torse et une autre, au niveau de la taille.

Schenker Technologies XMG Walker Backpack VR PC
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D’ailleurs, cette dernière sangle accueille deux étuis à l’intérieur desquels les deux manettes du Vive viennent trouver leur place et sont protégées. Une autre solution existe pour conserver les contrôleurs à portée de main : on peut les attacher par les dragonnes à de petits mousquetons présents eux aussi sur la sangle stomacale.

Toute la connectique qu’il faut, là où il faut

Après avoir ajusté les sangles, il est temps de connecter le casque de HTC au Walker. Pas de doute, le panneau de connecteurs du sac à dos est pensé en ce sens. Il est garni de plusieurs prises USB (2 x USB 2, 3 USB 3, 1 x Type C), de deux sorties vidéo (HDMI et DisplayPort) et d’une connectique audio (sortie stéréo et entrée micro). N’oublions pas de mentionner la présence de la petite prise 12V qui se charge d’alimenter le casque. En outre, rappelons que ce dernier a besoin d’une prise USB 3.0 et de la sortie vidéo HDMI pour fonctionner.

Schenker Technologies XMG Walker Backpack VR PC
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Bon point, une prise réseau est de la partie, et se révèle très utile pour mettre rapidement les jeux à jour. Bien entendu, le module Wi-Fi n/ac répond aussi présent, pour conserver le Walker connecté à Internet en toute circonstance.

Une fois tous les raccordements effectués, il est très plaisant de constater que le petit boîtier et les câbles normalement chargés de faire la jonction entre un PC lambda et le Vive n’ont pas quitté le carton. Des câbles en moins, chouette, nous n’allons pas nous plaindre.

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Pour régler « le problème » posé par le long fil solidaire du casque Vive, le Walker est équipé de quelques petits passants de bande velcro à ouverture réglable et situés à différents endroits stratégiques. On peut donc faire courir et plaquer ce câble épais contre le côté droit, puis l’enrouler et le maintenir bien arrimé sur la partie basse du au sac à dos. On limite ainsi les risques de se prendre les pieds dans le fil dans le feu de l’action. Pour un peu, on se sentirait presque… libre de nos mouvements.

Nous ferons toutefois une précision de bon sens : sortir avec le Walker sur le dos et le casque, sur la tête produira sans doute son petit effet mais, dans la pratique, cela ne servira à rien. Vous ne pourrez jouer que dans la pièce à l’intérieur de laquelle vous avez monté les petits récepteurs indispensables à la bonne perception de la place du masque dans la pièce virtuelle.

Une configuration analogue à celle d’un bon PC de jeu

Impossible de mégoter sur la puissance de cet appareillage pour faire tourner les jeux VR dans de bonnes conditions. Le Walker embarque une plateforme semblable à celle d’un grand nombre de PC portables gamers actuels.

Dans le rôle du maître de chantier, c’est le processeur Intel Core i7-6700HQ qui officie et se voit épauler par 16 Go de mémoire DDR4 (extension à 32 Go possible à l’achat). La carte graphique GeForce GTX 1070 de Nvidia se charge d’afficher les images dans les lentilles du casque Vive mais aussi sur un éventuel écran externe, faisant office de moniteur de retour.

Schenker Technologies XMG Walker Backpack VR
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Sur le Walker, l’installation des jeux et de Windows 10 se fait uniquement sur SSD. D’ailleurs, il est possible de choisir la capacité désirée à l’achat (256 Go sur le modèle de test) voire de doubler la mise si le besoin s’en fait sentir. En effet, la carte mère de la machine possède un second emplacement M.2 vacant.

Schenker Technologies XMG Walker Backpack VR
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Compte-tenu de la puissance de la configuration, les petits jeux et autres expériences VR tournent très correctement ; aucun effet de ralentissement n’est venu ternir nos aventures. La ventilation (constituée de trois ventilateurs) ne fait pas beaucoup de bruit (42,6 dB) et chauffe raisonnablement (42°C max. relevé sur la coque).

Nous nous sommes aussi amusés à utiliser ce sac à dos comme un PC plus classique en reliant à ses prises USB un couple de clavier et souris. Sans surprise, tout tourne sans le moindre problème ! La seul limitation demeure la capacité des deux blocs batterie à alimenter le tout. A ce propos, notez que XMG propose en option une alimentation dite statique pour utiliser le Walker comme un PC de bureau normal.

Jouer des heures n’est pas encore possible

S’apparentant à un PC portable (sans écran), le Walker fait appel au même système d’alimentation c’est-à-dire, des batteries rechargeables. Nous le disions précédemment, elles sont au nombre de deux dans le carton mais une seule d’entre elles suffit à alimenter le dispositif.

Schenker Technologies XMG Walker Backpack VR
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La recharge se fait sur un gros sabot, un système analogue à celui utilisé dans le monde de la photo numérique.

Schenker Technologies XMG Walker Backpack VR
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En utilisation VR, un couple de batterie offre une autonomie comprise entre 45 et 50 minutes, pas plus. Avec nos autres protocoles de test (lecture vidéo et polyvalent) et sans masque VR, le Walker parvient à rester opérationnel entre 5 h 40 et 6 h 15. Pour connaître l’état de charge des blocs, inutile d’allumer la machine, chacun d’eux dispose d’un indicateur de charge lumineux qui s’active d’une simple pression sur le logo en forme de pile.

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Pour des questions d’ordre pratique, nous avions demandé à XMG de nous livrer un jeu de batteries supplémentaires (+ 300 € sur la facture). Bonne surprise, chaque batterie peut être remplacée à chaud afin d’assurer une continuité de service.

Le sac à dos n’est pas le PC VR ultime

Jouer avec le Vive branché à un sac à dos ne lève en aucun cas toutes les contraintes imposées par la VR. A commencer par la présence de câbles. Il y en a certes moins mais ceux qui restent ne sont pas les moins encombrants ! On aurait apprécié que XMG développe, par exemple, un câble capable de venir se brancher en lieu et place de celui livré par HTC, trop long dans cette utilisation.  

Cela aurait permis aux utilisateurs de patienter jusqu’à la sortie du futur émetteur/récepteur sans-fil de la marque TPCast, prévue pour le second trimestre et évitant la présence de ce fameux câble. Branché au casque, ce dispositif dialoguera avec le PC et sera équipé d’une batterie dont l’autonomie prévisionnelle est annoncée à 1 h 30.

Autre contrainte, l’installation inhérente au HTC Vive, tant logicielle que matérielle, qui demeure longue et parfois fastidieuse. Pour que tout se passe bien, il faut utiliser le sac à dos comme un PC traditionnel, avec une souris, un clavier et un écran connecté en Display Port. Sans oublier de placer le tout dans la pièce où sont disposées les balises Vive et en œuvrant assez rapidement pour éviter la panne de batterie !

Enfin, précisons que lors de nos tests, le Walker VR s’est parfois montré un peu instable, surtout lors du changement de pilotes graphiques. En outre, suite à une mise à jour de Windows et de pilotes mal digérés par le système qui ont provoqué une absence totale de signal vidéo, il nous a été impossible d’avoir accès au BIOS de la machine. On a du le remettre à zéro, faute de cavalier ou de petit bouton approprié sur la carte mère !
Pour ramener le Walker à la vie, nous avons donc dû lancer un processus de restauration partielle en effectuant une manipulation tout en branchant une clé USB livrée par XMG dans le carton. On a connu plus pratique…

Conclusion : pas encore assez mûr !

Le Walker Backpack VR est un dispositif enthousiasmant mais dont le design est « brut de fonderie », avec un confort, bien trop sommaire. Les pros s’en contenteront peut-être, le grand public fera, quant à lui, vite la grimace. Surtout compte-tenu du prix affiché sur l’étiquette !
Côté puissance, en revanche, pas de souci. Il y a ce tout qu’il faut pour faire tourner les applications de réalité virtuelle et satisfaire les besoins du Vive en la matière. 

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