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Olivier Lagrée, responsable e-stratégie d’Oracle : ” Place aux animateurs du changement ! “

Avec les NTIC, l’e-manager n’est plus seulement un contrôleur des travaux finis.

Ancien consultant chez Coopers & Lybrand, responsable de l’équipe e-business advisors (consultants en stratégie e-business) chez Oracle, Olivier Lagrée cosigne, avec Laurent Magne (responsable RH chez Maaf Assurances), un ouvrage théorique et pratique sur l’évolution du management à l’heure des nouvelles technologies(*).L’e-management existe-t-il vraiment ?Analystes et consultants sont très en avance sur ce concept par rapport à la réalité des organisations. Les nouvelles technologies ont un impact sur le management dans les entreprises, mais celui-ci n’est pas encore maîtrisé, et encore moins revendiqué. Pour bien des managers, les nouvelles technologies sont avant tout une contrainte et une sérieuse remise en question de leur pouvoir. Il leur faut gérer un volume d’informations toujours plus grand et, qui plus est, partagé. C’en est fini du manager jouant le rôle de plaque tournante des informations stratégiques de l’entreprise et fondant son pouvoir sur le monopole du savoir. C’en est aussi fini du manager n’exécutant que des ordres venus d’en haut. Les nouvelles technologies (veille sur le net, informatique décisionnelle, etc.) lui permettent de s’outiller efficacement pour démontrer son sens stratégique, être une force de proposition et de changement, là où, avant, on lui demandait de comprendre et de mettre en ?”uvre ce que les dirigeants avaient imaginé.Les nouvelles technologies offriraient donc de nouvelles opportunités à la fonction managériale ?Tout dépend de quel genre de manager vous étiez jusque-là. Si vous étiez un manager à l’aise avec les concepts théoriques associés à la fonction depuis 20 ans ?” management orienté client, management participatif, reengineering, etc. ?”, votre potentiel va exploser avec les nouvelles technologies. Car, ces dernières ne révolutionnent pas le management, mais elles offrent de revenir à son essence, c’est-à-dire de donner une réalité aux grands concepts. Prenez les outils de travail partagé, ou les plateformes d’échange de documents en ligne, ce sont des innovations technologiques qui permettent de faire du management participatif. De la même manière, les extranets rendent possible l’entreprise au service du client. Disposant de tels outils, le manager peut devenir ce qu’il aurait toujours dû être : un réformateur des organisations et un animateur du changement.Comment situez-vous le développement exponentiel du management par projet dans votre analyse du e-management ?Les nouvelles technologies généralisent le fonctionnement des entreprises en mode projet. En effet, en réduisant les phases de stabilité de l’organisation, en accélérant les opportunités d’innovation, en rendant plus aléatoires les anticipations stratégiques, elles supposent de construire des façons d’opérer flexibles et vite ajustables. Par ailleurs, parce qu’elles génèrent de l’autonomie d’action pour les collaborateurs et de la fluidité dans les circuits d’information, les nouvelles technologies mettent les salariés au centre de l’entreprise. Pour mobiliser ces derniers, les motiver, il faut leur proposer des défis permanents, ce qui n’est concevable que dans le cadre d’un fonctionnement par projets. L’e-management implique donc que les dirigeants acceptent de gérer des troupes qui ne sont plus forcément celles habituellement sous leur responsabilité, et de concevoir leur rôle comme celui de catalyseur de compétences, dexpert, de pilote de la performance, plutôt que de contrôleur des travaux finis.(*) ” E-management, comment les nouvelles technologies transforment le rôle du manager ” – Editions Dunod.

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Sophie Janvier-Godat