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Olivier Bazil (Legrand) : ” L’achat en ligne nous a déjà permis d’économiser 20 millions d’euros “

Internet grand public, extranets professionnels… Legrand mise à fond sur une technologie qui transforme son activité.

Considérez-vous internet aujourd’hui comme le principal axe stratégique pour votre entreprise ? En tant qu’utilisateur, internet est davantage un merveilleux outil qu’un axe stratégique. En tant qu’offreur de produits, il en va différemment. Le net nous permet de démultiplier notre politique d’information avec les utilisateurs de nos produits, les installateurs, les prescripteurs (architectes, bureaux d’études, maîtres d’?”uvre), et les distributeurs. Nos différents services ont d’ailleurs largement intégré cet outil en interne. Neuf mille personnes sont reliées sur l’intranet Lotus Notes que nous déployons aujourd’hui au-delà de l’Europe. On peut dire qu’internet modifie notre stratégie dès lors que son développement a, depuis peu, un impact significatif sur notre offre produits et sur notre activité commerciale. Nous nous situons en effet aujourd’hui au c?”ur de la convergence informatique-téléphonie-télévision.Avez-vous un premier retour sur investissement ? D’une part, il est trop tôt pour mesurer l’influence d’internet sur notre chiffre d’affaires. D’autre part, il est difficile d’isoler ce qui revient à internet dans l’ensemble de notre politique informatique. Le travail collaboratif que pratiquent, par exemple, depuis deux ans, nos bureaux d’études français et étrangers nous a fait gagner, depuis deux ans, de trois à quatre mois dans le cycle de conception de nos produits. En ce qui concerne notre site grand public, notre objectif est d’inciter les particuliers à mieux dialoguer avec les architectes, les bureaux d’études et les installateurs, qui sont nos vrais clients finals. Nous guidons les premiers, par exemple, dans la rédaction d’un cahier des charges. Par ailleurs, nous offrons aux professionnels l’accès à de nouveaux services, par l’intermédiaire d’un extranet. Nous les aidons déjà à établir un devis chiffré, et nous souhaitons leur proposer bientôt de les former à distance.Allez-vous passer au commerce électronique ? Nous intégrons déjà de plus en plus de logiciels experts dans nos extranets, par exemple, pour faciliter les choix des professionnels dans le respect des réglementations et des normes. Mais nous ne faisons pas de commerce électronique proprement dit. Déjà 80 % des commandes de nos distributeurs grossistes en France, et 35 % dans le monde, se font par EDI. Et nous sommes prêts à basculer sur internet s’ils le souhaitent.Vous pratiquerez l’achat en ligne en interne, au premier trimestre 2001. A quand une place de marché avec vos concurrents ? En interne, le net va nous aider à standardiser davantage nos besoins, à optimiser, en les globalisant, nos processus d’achat, et à alléger l’administration de ces achats. Le partage d’une base de données des produits que l’on achète nous aidera à mener des négociations plus fructueuses, au niveau groupe, avec nos fournisseurs. Ce projet bouleverse notre organisation et les mentalités. Les premières évolutions en ce sens, en 1998 et 1999, avec des acheteurs pilotes ont déjà permis une économie de 20 millions d’euros. En mars 2001, nous démarrerons l’e-procurement sur la France, puis l’Italie, avec huit premiers fournisseurs. D’ici à 2003, nous attendons de nouveaux gains, de l’ordre de 25 millions d’euros. Notre éventuel raccordement à des places de marché ” externes ” sera une question d’opportunité. Aujourd’hui, la seule action que nous menons en commun avec certains de nos concurrents porte sur l’aspect marketing, et non plus sur les achats. Nous participons ainsi – aux côtés d’ABB, d’Alcatel, de Philips Lighting et de Schneider Electric – à la construction du premier portail européen de l’installation électrique. Dédié aux professionnels, il renverra vers les sites des distributeurs pour passer les commandes. C’est un portail qui sera accessible par abonnement, à partir du deuxième trimestre 2001.Pourquoi avoir, en parallèle, refondu totalement votre système d’information logistique ? La logistique est pour nous stratégique. Elle nous permet d’améliorer le service aux clients et de leur en offrir de nouveaux. En moyenne, chaque commande comprend vingt-deux lignes de produits. Pour augmenter le pourcentage de commandes livrées complètes – à plus de 90 % -, réduire les délais sur toute la chaîne logistique, pouvoir contrôler et coordonner l’action de certaines filiales à distance, nous standardisons au maximum nos outils. Nous avons lancé en 1997, sur quatre ans, un projet d’intégration de la chaîne logistique reposant principalement sur le choix de Manugistics et du PGI Oracle Application, pour la gestion de production, la planification et les achats. Cette solution logistique est opérationnelle depuis l’an dernier dans nos plus grandes filiales. Pour les sites plus petits, nous avons préféré la solution complète Mapics. L’objectif est de terminer le déploiement sur les vingt filiales concernées en 2003.

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Propos recueillis par Christine Peressini