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Occasion à saisir

La situation du câble en France rappelle une scène de La Piscine, un film de Jacques Deray, sorti en 1968. Le personnage interprété par Maurice Ronet…

La situation du câble en France rappelle une scène de La Piscine, un film de Jacques Deray, sorti en 1968. Le personnage interprété par Maurice Ronet cherche à sortir de l’eau et celui joué par Alain Delon s’attache à l’en empêcher pour mieux le noyer. Depuis des années, le câble hexagonal n’a jamais sorti la tête hors de l’eau. Et, s’ils n’élaborent pas au plus vite une stratégie à la fois défensive et offensive, avec l’arrivée toute proche de la télévision numérique terrestre, les opérateurs de l’Hexagone risquent, sinon de connaître le sort funeste de Harry Lannier (celui qui meurt au fond de la piscine), au moins de continuer pour longtemps à faire des ronds dans l’eau. Le risque, dont ils ont apparemment pris conscience, est réel. En 2000, 9 millions de ménages étaient abonnés à un service de télévision payant. Au total, cela représente 2,8 milliards d’euros de dépenses sur les 6,6 milliards de la recette télévisuelle globale. Pour que les câblo-opérateurs ou les sociétés de télévision par satellite trouvent la prospérité ?” qu’ils ne connaissent toujours pas ?” il faudrait, d’une part, que la dépense globale pour la télévision payante passe un cran au-dessus et, d’autre part, qu’ils touchent plus d’1 ménage sur 5, comme aujourd’hui.Mais voilà qu’en 2003, les ménages consommateurs de télévision gratuite, majoritaires donc, vont se voir proposer, sans bourse délier, 15 chaînes supplémentaires dans le cadre du déploiement de la télévision numérique terrestre. Un tel élargissement de l’offre a de quoi porter un coup fatal aux acteurs de la télévision payante et, notamment, aux câblos. Fatalité, vraiment ? L’occasion est bonne pour ces derniers opérateurs, encore soutenus par des groupes puissants, de renforcer leurs différences. Le paysage numérique terrestre a de réelles et bonnes chances d’être occupé par des chaînes sans trop de chair, déclinées par des opérateurs déjà en place (TF1, M6, France Télévisions) dans le seul objectif de ne pas abandonner une partie de la recette publicitaire à d’autres. C’est une bonne occasion pour les “câblos” de rendre leurs programmes et leurs services encore plus attirants. Et de considérer la TNT comme un point d’appui pour sortir hors de l’eau. Ils n’ont, de toute façon, pas le choix.

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Philippe Bonnet