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Nouvelles Frontières victime de son manque de réactivité

Le voyagiste a mal intégré son application de réservation. En outre, il s’est converti tardivement aux nouvelles technologies.

Les problèmes informatiques de Nouvelles Frontières ne sont pas étrangers à son absorption par TUI. Le premier tour opérateur européen, filiale de Preussag, a profité de maux bien connus sous nos cieux : poids du maintien de l’existant, frilosité face aux nouvelles technologies et, surtout, manque de réactivité. Des facteurs qui ont convergé pour affaiblir la compétitivité du Français.Tout a commencé avec l’application Paréo pour MVS. Outil de gestion de réservation à tout faire, développé en interne en Cobol, il a été mis en ?”uvre au pire moment, à savoir à la veille de l’an 2000. Résultat : la reprise des données des bases DB2 de l’ancien système Stics s’est révélée calamiteuse. “Il y a eu un manque de concordance. On ne retrouvait plus les dossiers des clients,” explique son directeur des systèmes d’information, Frédéric Ghirardi. Arrivé six mois après pour recoller les morceaux, il déplore le fait que TUI, qui entrait alors dans le capital du Français, ait dès 1991 engagé l’intégration de sa propre application de réservation Iris.

Un ralliement tardif à un serveur d’applications J2EE

L’internet a également représenté un talon d’Achille. Pendant deux ans, l’opérateur s’est contenté d’un site web artisanal adossé à une déclinaison Minitel de Paréo. “Les plantages se sont multipliés”, admet, aujourd’hui, son directeur internet, Michel Bré. Si l’on pouvait acheter des vols, les ventes de séjours ?” qui sont pourtant la raison d’être des tours opérateurs ?”, n’étaient pas intégrés à la chaîne. Ce n’est que récemment qu’il s’est rallié à la robustesse d’un serveur d’applications J2EE : Websphere, adopté depuis belle lurette par sa nouvelle maison mère. Preussag engage l’harmonisation avec prudence. Celle réalisée avec le Britannique Thomson Travel, racheté au printemps 2000, porte tout juste ses fruits. Mais chez le Français, les quelque deux mille agents accèdent toujours à Paréo par des écrans 3270. Si Frédéric Ghirardi évoque leur rhabillage, il écarte tout redéveloppement. Seuls des grands systèmes offriraient, d’après lui, une fiabilité à toute épreuve. Pourtant, selon une source proche du dossier, TUI engage d’ores et déjà des développements d’applications critiques en Java.

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Samuel Cadogan