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Nouvelle technologie recherche désespérément applications

Les équipementiers télécoms y croyaient pourtant dur comme fer : l’UMTS serait la technologie du début du millénaire. Aujourd’hui, le soufflé retombe. Les opérateurs ne se précipitent plus sur les licences et on se demande à quoi va bien servir dans l’immédiat cette technologie.

Imaginez les constructeurs de poids lourds qui sortiraient une nouvelle génération de super camions, d’une capacité vingt à trente fois supérieure à celle des modèles actuels, dans des conditions de confort inégalées. Imaginez ensuite les sociétés de transport routier faisant la moue devant ce monstre. Non seulement elles vont le payer très cher, mais en plus elles ne voient pas très bien ce qu’elles vont pouvoir en faire pour les rentabiliser. Toutes proportions gardées, c’est ce qui arrive à la technologie de radiocommunications cellulaire UMTS, dite de troisième génération, et aux fabricants d’équipements télécoms : ces derniers ont préparé les briques technologiques nécessaires à la mise en place de l’infrastructure (manquent seulement les terminaux… déjà, ça part mal).Mais les opérateurs sont de plus en plus tièdes à l’égard de la technologie. Et, surtout, tout le monde se demande quels services offrir pour décider le futur utilisateur à l’adopter. Bien sûr, les opérateurs finiront par déployer ces fameux réseaux UMTS, mais pas aussi vite que le souhaiteraient les constructeurs, pressés de rafler des contrats mirifiques pour épater la Bourse.Il faut dire que les exploitants sortent éreintés de la course à la licence UMTS. Après la folie des attributions en Allemagne et en Grande-Bretagne, qui ont atteint des sommes pharaoniques (plusieurs dizaines de milliards d’euros), tous font les comptes et… certains se retirent de l’arène. En France, après le retrait de Suez -Lyonnaise, il y aura plus de licences (quatre) que de candidats (trois). Même le groupe Bouygues fait durer le suspense et laisse entendre qu’il pourrait, lui aussi…Qui aurait pensé cela il y a un an ? Outre la question purement financière se pose ?” peut-être de manière plus aiguë ?” celle des applications. Et là, c’est la panne d’imagination totale. Après la grande promesse des services de localisation vient celle des jeux en ligne et des morceaux de musique (fichiers MP3) que l’utilisateur écouterait en permanence. UMTS uniquement pour cela ? Pas très convaincant… Et à quel prix ? Mystère.Finalement, tout le monde déplore les limites techniques étroites du GSM, mais personne ne voit clairement quoi proposer pour tirer parti de cette nouvelle technologie. C’est bien là le paradoxe.

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Jean-Pierre Soulès