Passer au contenu

Nouvelle mise à l’épreuve pour le contrôle parental

L’association e-enfance a testé l’efficacité des logiciels de tous les fournisseurs d’accès à Internet. AOL sort nettement du lot.

Cela faisait longtemps. Le contrôle parental est à nouveau sur la sellette avec la publication d’une étude des logiciels fournis actuellement par tous les FAI. Réalisée par ip-label pour l’association e-enfance, cette étude entre dans
le cadre d’une collaboration avec le ministère de l’Education nationale. Tout cela alors que, dans quelques semaines, les fournisseurs d’accès à Internet membres de l’AFA devront obligatoirement proposer à leurs abonnés un programme de contrôle
parental gratuit, en vertu d’un accord passé avec le
ministère de la Famille, cette fois.C’est donc un petit coup de pression supplémentaire qui est donné là. Mais l’association, qui ouvre au même moment
un site Internet pratique sur la protection des mineurs, tient à le préciser : son étude ne porte que sur les logiciels proposés actuellement, et ne reflète donc pas forcément ce qui va être
mis en ?”uvre au mois d’avril.e-enfance a en tout cas fait les choses en grand. L’association a mis l’efficacité des logiciels à l’épreuve sur cinq mille sites. En septembre 2005, l’Institut national de la consommation avait testé une douzaine d’outils,
mais sur 350 sites.
‘ Il s’agit de cinq mille sites inappropriés pour les enfants, qui ne sont pas forcément illicites,
précise Christine du Fretay, présidente d’e-enfance. Il y avait 70 %
de sites pornographiques, 10 % de sites violents, 10 % concernant les jeux interdits aux moins de 18 ans et 10 % consacrés à la drogue. Ip Label a regardé combien de sites étaient filtrés. ‘
Surtout, e-enfance et ip-label ont tenu à mener leur étude en se mettant dans la situation d’abonnés lambda, c’est-à-dire en s’inscrivant chez chaque FAI pour télécharger et utiliser ensuite leurs outils de contrôle parental comme le
feraient n’importe quels parents. Et non en se faisant envoyer le logiciel par l’éditeur.

Deux heures pour paramétrer le logiciel d’Alice

Premier point observé, l’actualisation des logiciels. Après un premier test, e-enfance signalait aux FAI deux ou trois nouveaux sites à interdire aux mineurs, pour vérifier s’ils étaient pris en compte par la suite par le logiciel.
‘ En règle général, ça fonctionne, commente Christine du Fretay. Là où cela pèche, c’est vraiment sur l’efficacité du contrôle parental. ‘ C’est-à-dire la capacité à bloquer
des sites.Malgré ces appréciations mitigées, AOL tire haut la main son épingle du jeu avec un ‘ excellent filtrage ‘. Son logiciel atteint les 88 % d’efficacité, quand tous les autres se situent
entre 61 % (Alice) et 68 % (neuf telecom et Cegetel).AOL s’illustre encore pour le volet qualitatif de l’étude. Sur des critères comme l’efficacité de la hot line, la mise en évidence du contrôle parental, le temps d’installation, la facilité du paramétrage, AOL
atteint les 91 %. Mais ensuite, les notes tombent vite. Wanadoo est deuxième avec 64 %. Et les notes descendent jusqu’à 42 %, avec neuf telecom.Tele 2 est notamment épinglé pour ses procédures de commande et de paramétrage du logiciel, Club Internet pour le manque d’information aux parents. Le logiciel de Free est estampillé des logos de Wanadoo et de France Télécom… Ce
qui en dit long sur son implication dans la chose. ‘ Chez Alice, le logiciel est quasiment impossible à installer ; chez Free, il y a un problème avec la hot line qui est
injoignable. ‘
e-enfance a mis deux heures pour paramétrer l’outil d’Alice, alors que l’association estime qu’au-delà d’une demi-heure, c’est déjà mauvais…L’association a appelé chaque hot line trois fois, pour donner plusieurs chances aux FAI et ne pas rester sur l’impression donnée par un éventuel téléopérateur incompétent. La méthode consistait à poser une série de
questions sur le contrôle parental du FAI concerné puis à aller vérifier dans la pratique. e-enfance s’est aussi attaché à voir si les téléopérateurs témoignaient d’une certaine motivation pour en parler.Son étude doit être présentée au ministre de la Famille* la semaine prochaine, lors d’une réunion où seront discutés les points à améliorer. Un travail similaire sera mis en route sur les outils qui seront présentés au mois d’avril par
les FAI. Avant, certainement, de s’attaquer aux outils de protection des mineurs sur l’Internet mobile.* Article modifié le 15 mars 2006 : contrairement à ce que nous indiquions lors de la publication, il ne s’agit pas du ministère de lEducation nationale.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Arnaud Devillard