Passer au contenu

Nouvel espoir pour les oubliés du téléphone mobile

Deux ans et demi après le lancement d’un grand plan national pour étendre la téléphonie mobile, les opérateurs redoublent d’efforts pour atteindre l’objectif d’une couverture de 100 % de la population d’ici à deux ans.

A l’heure où la téléphonie mobile 3G connaît ses premiers succès, il y a encore 2 500 communes françaises qui n’ont même pas accès à un simple réseau 2G, c’est-à-dire GSM. Mais les choses sont enfin en train de s’arranger. Le
retard pris se comble petit à petit et l’objectif de 100 % de la population couverte d’ici à deux ans reste d’actualité.Un grand plan national avait été lancé par l’Etat en
juillet 2003 en accord avec Bouygues, Orange et SFR, pour équiper les derniers territoires dépourvus de tout réseau de téléphonie mobile. Plus de 3 000 communes délaissées
par les opérateurs, dites ‘ zones blanches ‘, avaient alors été recensées, avec pour objectif de les couvrir d’ici à la fin 2007.‘ Mi 2005, avec 91 communes couvertes sur 3 000, il n’y avait pas de quoi sabler le champagne ‘, indique Christian Estrosi, ministre délégué à l’Aménagement du territoire.
Aujourd’hui, à plus de mi-parcours, seuls 19 % de ces communes ?” soit 577 ?” peuvent contempler des antennes flambant neuves.Pour accélérer les choses, le Gouvernement a dû taper sur les doigts des trois opérateurs mobiles l’été dernier. Ceux-ci se sont alors engagés à motiver leurs troupes pour respecter l’objectif initial d’une couverture de 100 % du
territoire à la fin 2007. Fragilisés par l’affaire du
‘ Yalta mobile ‘ et par l’échéance prochaine de leurs licences (en 2007 pour Orange et SFR), ils ont préféré faire profil bas. Depuis l’été 2005,
‘ nous avons atteint un rythme de croisière de 80 communes par mois ‘, se félicite Christian Estrosi.

Quelques départements résistent

Mais les opérateurs ne sont pas les seuls responsables du retard, car les collectivités locales interviennent aussi dans ce dossier. Pour 60 % des ‘ communes blanches ‘
(lire
l’encadré),
les départements doivent financer et mettre en ?”uvre les équipements dits ‘ passifs ‘ sur lesquels les opérateurs viennent installer leur matériel. Ils sont aidés financièrement par l’Etat (à
hauteur de 44 millions d’euros et 22 millions d’exonération de TVA), les régions et l’Europe. C’est ce système qui a mis du temps à se mettre en place. Car il n’est pas du goût de tous les conseils généraux.
‘ Pourquoi les départements doivent-ils payer pour des opérateurs qui n’ont pas daigné les équiper comme les autres ? ‘, clame Michel Teston, président du conseil général de l’Ardèche et
responsable de la commission TIC de l’Assemblée des départements de France.L’Ardèche fait néanmoins partie des 77 départements ayant souscrit au programme ‘ zones blanches ‘. Reste 8 départements irréductibles (Eure, Nord, Haute-Savoie…), qui ne souhaitent pas mettre
la main au portefeuille. Selon Christian Estrosi, ils agissent ainsi non par manque de moyens financiers, mais par volonté politique. ‘ En moyenne, un pylône ne coûte que 40 000 euros à une
collectivité ‘,
affirme le ministre. ‘ En Ardèche, chaque station nous coûte entre 110 000 et 160 000 euros, rétorque Michel Teston. Sans parler de tous les frais
supplémentaires, tels que les recrutements. Au total, notre budget s’élèvera à 5,88 millions d’euros, dont 1,9 à notre charge, chiffre que nous avons déjà dépassé puisque nous n’avons pas reçu encore toutes les subventions. Ce n’est pas
rien ! ‘
Petite consolation pour les derniers exclus de la téléphonie mobile : une fois couverts, ils pourront utiliser le réseau de leur choix, les trois opérateurs étant présents dans les zones blanches. Ils seront donc mieux lotis que
dans les zones dites ‘ grises ‘ qui, elles, n’ont qu’un seul opérateur accessible, sans possibilité de concurrence.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Julie de Meslon