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Nouveau Nokia 3310, le coup de comm’ qui a triomphé au MWC

La star du MWC est un reboot facile d’un téléphone vieux de 17 ans, qui n’a rien d’exceptionnel pour Nokia : il commercialise des terminaux quasi-identiques depuis des lustres.

Que retiendrons-nous du Mobile World Congress 2017 ?  Sans doute pas les jolis écrans borderless ni les smartphones surpuissants, plus beaux, meilleurs en photo et plus chers. On le sait déjà, et les audiences de 01net.com (comme, on suppose, celles des médias high-tech du monde entier) le confirment : la star de Barcelone est un téléphone tout bête, le reboot d’un mobile vieux de 17 ans.

Malgré une conférence cousue de fil blanc, assez ratée – applaudissements forcés et choeurs croquignolesques entonnant la sonnerie Nokia à l’appui – HMD Global a en effet réussi l’impensable : provoquer l’excitation autour d’un appareil dont le principal attrait est de faire tourner une nouvelle version de Snake. Oh, et aussi de tenir 31 jours en veille.

Le Nokia 3310 a parfaitement joué le rôle de la madeleine de Proust auprès de fans de technos en mal d’innovation. Oui, les trentenaires se souviennent avec émotion de l’an 2001, de leur 3310, de ses touches claquantes, du T9, du slogan « Connecting People »…

Le 3310, un dumbphone Nokia comme les autres 

Pourtant ce nouveau Nokia n’est que l’énième itération de son entrée de gamme « S30+ ». Et si l’on omet son design clin d’œil, il n’innove ni par son prix, ni par son autonomie, ni même par la présence de Snake.

En décembre dernier, HMD Global dévoilait en effet le Nokia 150. Un dumbphone tournant avec la même plate-forme, aux points forts identiques : une autonomie énorme et un prix très serré. Il avait fait bien moins de vagues à l’époque, alors qu’il a des caractéristiques techniques similaires à celles de la star du MWC. Il y a aussi le Nokia 230, lancé il y a deux ans, plus complet, puisqu’il bénéficie d’un (piètre) capteur photo en façade.

Vous cherchez un 3310 moins cher ? Il y a le Nokia150 (environ 35 euros)

Quant au grand retour de Snake, ce n’en n’est pas vraiment un : une version de ce jeu culte (Snake Xenzia) existe déjà sur le Nokia 150.

Il y a donc des années que Nokia – y compris durant le douloureux intermède Microsoft – commercialise des mobiles de ce genre. Ses précédents modèles étaient juste un peu plus… carrés. 

La nostalgie en dépit d’innovation ? 

Entendons-nous : on aime ces téléphones pas chers et autonomes, qui sont de parfaits mobiles d’appoint ou de secours, et qui permettent aussi aux moins fortunés de s’équiper. Mais que le 3310, grâce à la magie du marketing, devienne la star d’un salon où l’on est censé découvrir les plus grandes innovations mobiles est pour le moins surprenant.

https://twitter.com/GrablyR/status/836544636390895616

Avouons-le : si le 3310 fait tant parler de lui, c’est peut-être parce qu’en face, il n’y a pas grand chose à voir. Malgré des nouveautés incrémentielles chez LG ou Huawei, on assiste semble-t-il cette année à un cas extrême de “smartphone fatigue“, aggravé par l’absence du Galaxy S8. Un vide d’autant plus criant que la vague des wearables, qui a beaucoup animé les précédentes éditions, a reflué. Sans compter qu’on attend toujours les révolutions d’usage, comme la réalité augmentée, l’internet des objets, la 5G… Le Mobile World Congress 2017 est le moment parfait pour faire vibrer notre corde nostalgique !

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Eric LB