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« Nous promettons de ne plus pirater de films si… »

Des internautes amateurs du septième art ont mis en ligne un manifeste. Les signataires s’engagent à renoncer au piratage si l’offre légale répond à un certain nombre de critères.

Nous aimons les films, et nous sommes persuadés qu’une grande partie du piratage cesserait si la manière dont sont livrés les contenus numériques changeait un peu. » Voilà ce qu’écrit, dans un communiqué de presse, un collectif d’une vingtaine de personnes à l’origine d’un manifeste en ligne, « Don’t make me steal » (littéralement : « Ne m’obligez pas à voler »), qui appelle à une amélioration de l’offre légale en la matière. Le projet avait été présenté lors d’un atelier de la conférence Lift 11, début février.

« Nous sommes en 2011 et on attend toujours de nous d’aller au vidéoclub pour louer un film. Nous pourrions certes utiliser iTunes. Mais quel amoureux du cinéma voudrait visionner des films doublés ? Il est si difficile et si frustrant d’obtenir légalement un film. Et c’est pourquoi les gens sont souvent tentés de faire ce qui est le plus facile. Torrent, Open Subtitles et boum, 30 minutes plus tard, c’est comme au cinéma », ajoutent ceux qui appellent les amoureux du septième art à les rejoindre en adhérant à cette déclaration. Les signataires s’engagent à ne plus pirater si l’alternative légale répond à certains critères de tarifs, de langues et de non-utilisation des DRM.

Des tarifs « simples et transparents »

Du côté des tarifs, qui doivent être « simples et transparents », le collectif estime que le prix d’un film à l’achat sur les plates-formes légales devrait être inférieur à celui d’une place de cinéma. Celui d’un long métrage à la location sur ces mêmes sites devrait coûter le tiers d’une entrée dans les salles obscures.

Les films devraient aussi être disponibles dans toutes les langues, et les fans autorisés à créer et à partager des sous-titres. Le manifeste prône également une mise en ligne globale, afin qu’une œuvre soit disponible dans n’importe quel pays, sans limitation. Aujourd’hui, la « chronologie des médias » interdit par exemple à un internaute français d’accéder à un site de VOD américain, car le long métrage est peut-être encore en cours d’exploitation dans les salles de l’Hexagone, voire n’y a pas encore été diffusé. Autre revendication : pouvoir télécharger « quasiment » tout film.

Ni publicité ni avertissement antipiratage

Les rédacteurs de « Don’t make me steal » réclament aussi des usages plus simples. A savoir : la présence de moteurs performants sur les plates-formes légales, permettant de faire des recherches par année, réalisateur, langue, pays, genre, etc. Ils considèrent également qu’à partir du moment où un internaute a versé son écot pour regarder une œuvre celle-ci doit être fournie sans publicité ni avertissement antipiratage.

Enfin, pour eux, les films doivent pouvoir être regardés quel que soit le support utilisé et être livrés sans DRM ni restriction liée au fournisseur du service. L’utilisateur doit pouvoir aisément connaître les droits qui sont les siens, selon qu’il a acheté le film, qu’il l’a loué ou qu’il l’a regardé en streaming.

« Qui sait, à la fin, peut-être les fournisseurs de contenus comprendront nos besoins. Et aussi que nous ne sommes pas leurs ennemis. Nous sommes juste de grands fans de films qui aimeraient payer pour leur contenu. Si seulement ce n’était pas si difficile », résumait le collectif, lors de Lift 11.

Plus de 6 500 personnes ont déjà signé le document. Allez-vous en faire de même ? Si vous téléchargez illégalement, seriez-vous prêt à arrêter si les plates-formes consacrées au cinéma appliquaient ces critères ? Avez-vous d’autres suggestions ?

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La rédaction