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” Notre activité de services est passée devant la vente des produits “

Après le rachat de Wang Global, le néerlandais Getronics veut devenir un acteur majeur des services. Sa stratégie repose sur des prestations à très haute valeur ajoutée.


Décision Micro & Réseaux : Jusqu’au rachat de Wang Global en avril 1999, Getronics n’était connu que des seuls professionnels des services. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Henri Pauvert : Nous avons connu une excellente année 1999, puisque notre chiffre d’affaires mondial consolidé s’est monté à 3,6 milliards d’euros, contre 1,5 milliard d’euros en 1998. Quant au résultat net, il a atteint 177 millions d’euros (contre 109 millions d’euros en 1998). L’essentiel de notre activité (70 %) se déroule en Europe. L’Amérique représente 26 % de notre chiffre d’affaires, et l’Asie, 4 %. La fusion entre Wang et Getronics s’est très bien passée, car les deux sociétés étaient complémentaires, tant en ce qui concerne l’offre que la cible. Wang attaquait les couches basses des entreprises, alors que Getronics intervenait au niveau supérieur, avec, notamment, une forte activité de conseil [la société néerlandaise compte actuellement cinq mille consultants internationaux, Ndlr]. Et, paradoxalement, c’est souvent le business model de Wang, mieux structuré que celui de Getronics, qui a été conservé.
Vos ambitions paraissent élevées face à une concurrence déjà bien établie. Comment comptez-vous conquérir des parts de marché ?Tout d’abord par la croissance externe. Nous avons des projets dans le domaine du commerce électronique et sur certains marchés spécifiques, comme le secteur bancaire. Il peut également s’agir de développement local, en fonction d’une opportunité ou des projets de nos clients. Notre but est de renforcer notre offre tout en gardant notre indépendance vis-à-vis des fournisseurs. Cela nous permet de travailler avec tout le monde.Vous avez signé d’importants accords avec Dell et Cisco. Quelle est la nature exacte de ces partenariats ?Le partenariat que nous avons conclu avec Dell a démarré en Europe avant de s’étendre au reste du monde. Il comporte trois niveaux : la garantie, à travers un service d’assistance téléphonique ; le déploiement de projets ; et, enfin, la vente de services packagés. Avec Cisco, notre accord est aussi technologique. Nous avons la certification Gold et nous sommes l’un des premiers partenaires européens de ce fournisseur. Grâce à ce partenariat, nous pouvons développer nos prestations en tant qu’intégrateur réseaux. Ainsi, nous nous intéressons beaucoup à la voix sur IP. Cela nous permet aussi d’attaquer le marché des opérateurs. D’ores et déjà, nous travaillons avec Cegetel, Nortel et Matra. Enfin, nous avons passé un accord avec Nokia pour le déploiement d’applications WAP.Vous travaillez peu avec les PME. Est-ce une volonté stratégique ?Pour le moment, oui. Nous développons et nous mettons en place des infrastructures globales. Ces prestations très complexes ne sont pas adaptées aux PME. Contrairement à certains de nos concurrents, nous n’allons pas nous lancer dans l’hébergement d’applications pour ce type de clientèle, car je ne crois pas que le marché soit assez mûr. L’externalisation passera d’abord par les grands comptes, qui donneront l’exemple aux PME.Malgré le rachat de Wang, vous êtes encore peu présent aux États-Unis. N’est-ce pas une faiblesse, quand on revendique une activité internationale ?Certes, aujourd’hui, notre présence aux États-Unis est insuffisante. Le rachat de Wang a été une première étape. Et nous espérons que nos accords avec les grands fournisseurs américains (Dell, Cisco et aussi Microsoft) vont nous servir de porte d’entrée sur ce marché. Mais, globalement, nous avons une excellente couverture géographique, avec 34 000 employés répartis dans 44 pays. Par ailleurs, nous avons trois centres stratégiques dans le monde, qui nous permettent d’intervenir très rapidement auprès de nos clients. Cette disponibilité et la qualité de nos services nous aideront à atteindre nos objectifs.Malgré ses résultats et des partenariats prestigieux, les ambitions de Getronics semblent démesurées. Même si le marché des services est toujours en forte croissance et les grandes entreprises poussées à faire évoluer leurs systèmes informatiques, le prestataire néerlandais manque singulièrement de notoriété face à IGS, Cap Gemini ou EDS.

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Propos recueillis par Florence Puybareau