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Nord-Ouest : la crise n’a que peu d’impact

Attachées, pour beaucoup, à des secteurs traditionnels, les SSII de la région sont peu touchées par la baisse de la croissance.

En dépit des turbulences qui sévissent dans les télécoms (Alcatel en Bretagne et en Normandie), l’équipement informatique (Packard-Bell-NEC à Angers) et l’électroménager (Moulinex en Normandie), les SSII du Grand Ouest bénéficient d’un effet airbag. “Elles s’appuient largement sur des secteurs moins exposés, comme la banque et l’assurance ?” au Mans et à Niort en particulier ?” et les industries agroalimentaires”, constate Bernard Hebert, directeur régional Ouest et Centre de l’Association pour l’emploi des cadres. Autres structures pérennes implantées dans la région : les industries de la navigation de plaisance (Bénéteau-Jeanneau, Jeantot), et les sites publics décentralisés (Affaires étrangères et Justice à Nantes).Paradoxalement, ces clients fidèles compliquent parfois le recrutement des “bons profils”. “Dans la banque et l’assurance, 60 % des besoins de développement portent toujours sur les grands systèmes”, explique Gildas Mathurin, président de la SSII Euvoxa. Les candidats capables d’assurer la maintenance de ces systèmes ?” trop hâtivement condamnés ?”, ont même vu leur rémunération flamber ces deux dernières années, passant, selon les consultants, de 170 000 à 200 000 francs.

Une orientation nouvelles technologies

“Aujourd’hui, les sollicitations relatives aux mainframes sont cependant moins fréquentes. Principalement parce que les projets euro sont déjà bouclés”, temporise Bernard Genin, PDG d’Abase. Cette SSII de cent vingt personnes qui est basée à Nantes aura embauché, cette année, une trentaine de personnes. Et elle compte en recruter encore une quarantaine en 2002. Beaucoup de ses clients s’orientent vers les nouvelles technologies ?” internet principalement. C’est même là une tendance de la région. Témoin, Teamlog. La SSII a installé son pôle de compétence en télévision numérique à Rennes, bastion de la recherche en télécoms.Pour franchir ce pas vers les nouvelles technologies, plusieurs de ces entreprises délaissent leurs mainframes pour des solutions plus ouvertes ?” Unix, notamment. D’où la nécessité de faire migrer les données d’un système à l’autre. Certaines SSII se spécialisent dans ces migrations. C’est le cas de Sodifrance, l’une des plus importantes, implantée en Bretagne. Elle vient même de conclure un contrat de plus de 120 millions de francs avec une grande compagnie d’assurances. Preuve que les grosses affaires ne passent pas toujours par Paris.

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Marie-Catherine Dolhun